Sac de couchage : au chaud en bivouac

Après les deux premiers épisodes, continuons notre exploration du principe PIC et de ses trois piliers : la protection, l’isolation et la chaleur. Nous abordons aujourd’hui ce dernier épisode qui concerne la chaleur.

La chaleur en bivouac

Dans tes efforts pour être douillet lors de ta nuit en bivouac, la chaleur est certainement un des aspects crucial. Un peu d’inconfort peut être considéré comme normal. Avoir froid toute la nuit peut cependant rapidement s’avérer très désagréable. Entre la difficulté à t’endormir et les efforts pour te réchauffer, tout ça peut avoir quelques répercussions néfastes sur ta randonnée du lendemain.

J’entends encore trop souvent des amis ou des randonneurs me dire, en parlant d’une expérience de bivouac : « j’ai eu froid toute la nuit » !

Ce genre d’expérience ne t’encourage évidemment pas à tenter un nouveau bivouac. Le froid en bivouac n’est cependant pas une fatalité. Voyons donc ensemble comment conserver la chaleur de ton corps afin de passer une excellente nuit de sommeil dans la nature.

Uniquement une question de sac de couchage ?

Généralement, lorsque je parle de chaleur en bivouac, la première chose qui vient à l’esprit des néophytes, c’est « avoir un bon sac de couchage ».

Si c’est vrai dans une certaine mesure, je te rappelle que le confort en bivouac repose sur trois piliers essentiels : la protection, l’isolation et la chaleur. Ces trois piliers doivent être équilibré, en fonction des conditions que tu rencontres sur le terrain : température, précipitation, vent…

Un bon sac de couchage peut difficilement rattraper une protection ou une isolation faiblarde.

Comme je te l’ai dit dans l’épisode précédent, un bon matelas de sol peut cependant te permettre d’avoir un sac de couchage un peu plus léger que les températures auxquelles tu fais face.

Bref tu l’as compris, il s’agit vraiment d’une question d’équilibre. Une fois ce principe PIC bien intégré, tu peux faire différents tests sur le terrain et trouver ton optimal en terme de poids et volume pour la partie protection, isolation et chaleur.

Les deux grandes familles de sacs de couchage

Ceci étant dit, voyons ensemble les deux grandes familles de sac de couchage.

Le sac synthétique

Premièrement, il y a les sacs de couchage en matière synthétique. Ils possèdent l’énorme avantage de te maintenir au chaud même lorsqu’ils sont humides. Idéal donc pour les régions pluvieuses. Ce sont également des sacs de couchage généralement bons marchés.

Leur inconvénient réside principalement dans leur poids et leur volume élevé.

Les duvets ou sacs en plume

La seconde grande famille sont les sacs de couchage en plume, aussi appelé duvet. Ce sont des sacs léger, à base d’un matériau naturel : généralement des plumes de canard ou d’oie.

Ces sacs de couchage peuvent être fortement compressé, ce qui en fait des sacs légers.

Contrairement au sac de couchage synthétique, ils sont sensibles à l’humidité. Lorsque les plumes sont mouillées, elles protègent beaucoup moins bien plus du froid. Idéalement, ces duvets sont donc à transporter dans un sac étanche. De cette façon, même si toutes tes affaires sont mouillés, tu t’assures de dormir au chaud et au sec.

Autre inconvénient des sacs de couchage en plume : leur prix. Ils sont plus onéreux que les sacs en matière synthétique.

Quelle température de confort ?

La valeur de base à considérer dans le choix d’un sac de couchage est sa température de confort. Sur les sacs de couchage vendu en Europe, tu trouveras généralement trois indications :

• la température de confort ;
• la température limite ;
• la température extrême.

Ma recommandation, si tu as peu ou pas d’expérience en bivouac, c’est de te fier à la température de confort uniquement.

Reste maintenant à déterminer quelle température de confort va te convenir. Celle-ci va évidemment dépendre des conditions dans lesquelles tu vas utiliser ton sac de couchage. Vas-tu l’utiliser uniquement en été ou sur quatre saisons ? À quelle altitude ? Uniquement en plaine ou également en montagne ? Pour du bivouac occasionnel ou plus régulier ?

Si ton utilisation se limite à du bivouac occasionnel, tu peux choisir un sac plus léger, donc moins cher et moins « chaud ». Si tu te retrouves dans des conditions plus froides que prévu, tu peux toujours compléter avec un drap de soie ou rester habillé à l’intérieur.

Si tu comptes utiliser principalement ton sac en montagne, sur trois saisons, souviens-toi que les températures sont régulièrement négatives en altitude. Eh oui, même en été !

Si tu veux rester à ton aise, un sac -5°C me semble un minimum pour cette pour ce type d’utilisation. Attention, je te donne juste cette température à titre indicatif. C’est vraiment à toi de déterminer ta température en fonction de ton utilisation effective ou prévisionnelle.

Température de confort : attention !

Maintenant attention avec cette température de confort. je discutais dernièrement avec Pascal. Il travaille dans un magasin spécialisé sur le matériel de montagne. Il fait également régumièrement du bivouac. Il a donc les connaissances théorique et pratique dans le domaine. Il me racontait une petite anecdote de nuit en plein air. Il était parti en bivouac avec un ami. Les deux compères avaient un sac de couchage de la même température de confort. Pascal possédait un sac de couchage d’une marque spécialisée du domaine du bivouac. Il a eu bien chaud toute la nuit. Son camarade, quand à lui, a souffert du froid.

Alors oui, c’est sûr, il y a une question de sensibilité individuelle au froid. J’ai cependant remarqué qu’entre fabricants il peut y avoir une certaine différence sur les températures. Même si la température de confort est une valeur normée. Aussi, si tu débutes en bivouac et compte en faire régulièrement, je te recommande de rester sur des marques qui sont des valeurs sûres. Des marques auxquelles tu peux te fier.

La température comme seul critère de choix ?

Si la température de confort est une chose, il y a également l’ergonomie, le savoir-faire, la protection vis-à-vis de l’humidité. Ce sont des aspects cruciaux qui comptent beaucoup pour un sac de couchage confortable. Il est donc d’autant plus important de rester sur des valeurs sûres. En tout cas, c’est mon avis.

Tu peux retrouver les quelques marques que je recommande un petit peu plus bas dans cet article. Avant de t’en parler, je souhaite partager avec toi quelques astuces pour avoir chaud en bivouac.

5 astuces pour avoir chaud en bivouac

Retiens ta chaleur

La première astuce consiste à t’habiller dès que tu arrives sur le lieu de bivouac. Cela paraît évident et pourtant…

Personnellement, en marchant, j’aime avoir un peu frais. Cela me donne une bonne dynamique de marche. Pourtant, dès que j’arrive sur le lieu de bivouac, j’enfile une doudoune, un bonnet supplémentaire et, éventuellement, des pantalons si je suis en short. Je veux absolument conserver ma chaleur corporelle.

Cela me permet d’être confortable pour la préparation de ma popote. Et ensuite, d’être encore bien chaud lorsque je rentre dans mon sac de couchage. C’est un très bon atout pour passer une nuit douillette.

Déshabillage progressif

Pour m’installer dans mon sac de couchage, je vais tout d’abord retirer mes chaussures. Je les laisse généralement à l’extérieur de la tente. Je vais ensuite enlever mon pantalon et insérer mes jambes dans le sac de couchage.

À ce stade, je peux très bien faire ma petite cuisine ou en profiter pour observer le paysage. Je porte ma doudoune sur le haut du corps et mes jambes sont bien au chaud dans le sac de couchage. Je me sens parfaitement bien pour profiter pleinement de ces instants.

À partir du moment où j’ai décidé de dormir, je vais retirer la doudoune, mon pull et mon t-shirt. Eh oui, j’aime bien dormir en slip.

Dormir uniquement en slip ?

Enfin pas tout à fait en slip. As-tu remarqué, tout à l’heure, que je n’ai pas parlé de retirer mes chaussettes ? Effectivement, je les garde généralement aux pieds.

Avec la transpiration de la marche ou des éventuelles ruisseaux à traverser, elles sont généralement humide. Voir compltement trempées. Dans ce cas, je les garde aux pieds. C’est la méthode la plus efficace que j’ai trouvé pour les sécher. En effet, quoi de mieux que ta chaleur corporelle pour le faire.

Attention tout de même : utilise cette méthode uniquement si tu as un sac de couchage respirant. Dans le cas contraire, l’humidité va rester à l’intérieur de ton sac et du risques bien d’avoir froid aux pieds. Personnellement, j’utilise cette technique depuis plusieurs mois maintenant. Et j’ai toujours retrouvé des chaussettes chaudes et sèches au petit matin matin, sans trace d’humidité dans mon sac.

Et je peux te dire que c’est super agréable d’avoir cette couche bien chaude lorsque tu enfile tes chaussures froides au petit matin.

Bien au chaud dans ton sac…

Lorsque je retire les habits du haut de mon corps, je vais également glisser certains dans mon sac de couchage. C’est toujours le cas de mon t-shirt et de mon pull léger.à longues manches. Eux aussi, je veux les retrouver chauds et secs le matin.

Je vais également garder à l’intérieur du sac de couchage ma doudoune si les températures sont négatives. En cas de températures positives, je vais généralement utiliser ma doudoune comme oreiller. Je la roule simplement en boule dans un sac étanche. Cela évite de la retrouver humide de condensation le matin. Comme elle est également en plume, elle n’aime pas l’humidité 😉

Ta marge de confort matinale

Un autre point important est de garder un peu de marge pour les températures fraîches du petit matin. Qu’est-ce que j’entends par-là ?

Comme tu le sais certainement, c’est généralement au petit matin que les températures sont les plus fraîches. Par exemple, fin août, j’établi mon bivouac à 2800 mètres d’altitude. Durant toute la nuit, mon thermomètre affiche une température de 4°C. Au petit matin, alors que le jour commence à se lever, la température tombe à -1°C.

Moralité : si tu es complètement habillé dans ton sac de couchage, même si tu es au chaud toute la nuit, tu peux greloter au petit matin. C’est pourquoi je te recommande de conserver un peu de marge. Elle va te permettre d’avoir réellement chaud toute la nuit.

Cette marge peut être apportée par :

• Des habits que tu enfiles en fin de nuit : un pull, une polaire, une doudoune…
• Resserrer les cordons de ta collerette ou du capuchon de ton sac de couchage.
• Fermer les ventilations de ta tente.

Jette un coup d’œil à la vidéo si tu souhaites en apprendre un peu plus.

Mes marques « sac de couchage » préférées

Il y a quelques fabricants de sacs de couchage que j’apprécie tout particulièrement. Ce sont des marques sérieuses et reconnues pour la qualité de leurs produits.

Exped, le spécialiste du bivouac

Tout d’abord la marque Exped, spécialisée dans les équipements de bivouac : tente, matelas de sol, sac de couchage… Les nuits en extérieur, c’est vraiment leur spécialité. Du coup, tu peux te fier aux températures de confort qui sont annoncées sur leur site Internet.

Triple 0, le duvet sur mesure

J’ai longtemps hésité à acheter un sac de couchage Triple 0. Et pour cause : le duvet, c’est leur spécialité. Tu imagines bien que si une entreprise produit un seul type d’article, elle a intérêt à produire de la qualité, sans quoi elle sera bien vite rayée du marché.

En plus de proposer des duvets de qualité, Triple 0 propose la personnalisation de ses produits.

Ce fabricant possède également la particularité de n’indiquer aucune température de confort sur ses sacs de couchage. À la place, la marque propose un appel pour définir ton utilisation et te recommander les modèles qui y correspondent le mieux.

Valandré, le duvet pyrénéen

Cette marque française est également spécialisée dans les duvets. Elle compte parmi ses clients des alpinistes himalayien. Si dormir dans les Alpes en été avec un mauvais sac de couchage présente peu de risque, lorsque tu es à 8000 m, juste en dessous de la zone de la mort, ce n’est plus la même histoire. Le matériel se doit d’être d’une fiabilité sans faille. Il en va simplement de ta survie.

Mon choix de duvet

Si j’ai choisi d’acheter un sac de couchage Valandré, c’est pour leurs produits de qualité, fiabilité et bon rapport qualité-prix. J’ai choisi le modèle La Fayette pour sa légèreté et sa modularité. Et parce que j’aime dormir au chaud 😂

À travers la présentation de ce sac de couchage, je souhaite mettre en avant les quelques éléments importants à considérer lors de l’achat de ton propre sac. Jette un oeil à la vidéo pour une meilleure illustration des différents points.

Les critères de choix pour ton sac de couchage

Comme nous l’avons vu plus haut, il s’agit en premier lieu d’estimer la température à laquelle tu souhaite utiliser ton duvet. Nous l’avons déjà évoqué plus haut. Ok, ça c’est fait !

Un des ennemis des nuits douillette en bivouac est l’humidité. Un sac de couchage déperlant évite que la condensation vienne mouiller les plumes de ton duvet et réduise ainsi son efficacité. Il est de mon point de vue important d’acquérir un sac qui possède une bonne résistance à l’humidité.

Un traitement antibactérien ainsi qu’une bonne respirabilité sont également des plus qui comptent dans le choix de ton sac.

Ton sac de couchage devrait avoir un capuchon. Les déperdition thermique sont en effet importante au niveau de la tête. Je te recommande donc de protéger cette partie lorsqu’il fait frais. Une tête au chaud permet de conserver tout ton corps au chaud.

Si tu n’as pas de capuchon sur ton sac de couchage, tu peux toujours utiliser un bon bonnet.

Le capuchon devrait être équipé de cordon de serrage. Ces derniers te permettent d’envelopper entièrement ta tête avec le capuchon. S’il fait très froid, tu peux juste laisser une ouverture au niveau de la bouche pour pouvoir respirer. Cela permet d’évacuer l’humidité de ta respiration à l’extérieur du sac tout en maintenant ta tête et ton visage au chaud.

Une collerette est également très utile. Il s’agit d’une épaisseur de duvet munie d’un cordon qui se situe à la hauteur de ton cou. Lorsque tu sers le cordon, le renflement en duvet viens épouser parfaitement cette partie de ton corps.

Il s’agit d’une méthode très efficace pour mieux cloisonner ton sac de couchage et éviter que les courants d’air désagréables pénètrent ton sac.

La fermeture éclair de ton duvet devrait être équipé d’une protection thermique intérieur. Il s’agit d’une sorte de doublure intérieur qui évite que le froid pénètre par l’intermédiaire de la fermeture.

Pour la forme de ton sac de couchage, je te recommande une forme en momie : large aux épaules et étroit au niveau des pieds. Cette forme t’assure un sac plus léger et évite d’avoir des endroits qui restent en froid, en étant plus près du corps. Cette forme est parfois considérée comme moins confortable, car, lorsque tu te tournes, tu dois tourner avec tout ton sac de couchage.

En conclusion

Il y a bien sûr beaucoup à dire sur les sacs de couchage et chacun des points précédents peux faire l’objet d’un article. Si tu as des questions par rapport au choix de ton sac de couchage, inscris dans les commentaires ci-dessous. J’y réponds directement où par l’intermédiaire d’une vidéo si la question nécessite quelques explications.

Ton expérience en matière de chaleur en bivouac est également la bienvenue juste en dessous, dans les commentaires.