Lorsqu’il fait trop chaud en plaine, ça fait du bien de partir pour une randonnée avec bivouac fraîcheur en montagne. Si tu pars avec beaucoup de matériel pour être à l’aise dans tes nuits à l’extérieur lorsqu’il fait froid, en été, tu peux partir plus léger.
Sac à dos léger et nuit confortable ?
Lorsqu’il fait froid, tu pars avec un sac de couchage et des habits chauds, peut-être une doudoune.
En été, cette dernière fait quelque peu double emploi avec ton sac de couchage.Alors, serait-il possible d’alléger le sac et de tout de même rester confortable ?
C’est ce que je te propose d’explorer au travers de ces 6 étapes pratiques, validés et testés sur le terrain, lors de mes derniers bivouacs.
Je te recommande de bien lire et appliquer l’ensemble de ces astuces, car elles forment un tout cohérent entre elles.
Également te dire que ces conseils s’adressent avant tout à toi si tu as déjà une expérience en bivouac, que ce soit sous tente, avec un tarp, hamac ou nuit à la belle étoile.
Si tu es débutante ou débutant, je te conseille de commencer par cet article et sa vidéo afin de commencer dans les meilleures conditions de confort possible. Comme nous parlons ici de nuit à la belle étoile, tu pourras toujours tenter ce type d’expérience plus tard. Si tu as l’esprit d’aventure, tu peux évidemment tenter dès maintenant 😉
Passons maintenant aux différentes étapes pour rester confortable et te maintenir au chaud en bivouac de montagne estival.
1. La météo : à quoi t’attendre ?
La première chose que je fais, avant de partir en bivouac, c’est le consulter la météo.
Pas tellement pour savoir si tu peux partir ou non, car tu peux bivouaquer par à peu près n’importe quelle condition météo. Non, il s’agit avant tout ici d’avoir une idée du matériel à emporter. Tu te doutes bien qu’il ne sera pas le même si le ciel est dégagé toute la nuit ou s’il va y avoir un gros orage.
Les quatre points principaux que je vais vérifier par rapport à la météo sont :
- les précipitations ;
- le vent ;
- la température ;
- les dangers éventuels.
Je commence généralement par consulter la situation générale. Tu sais, la carte avec les petites icônes sous forme de soleil, nuages, pluie… Ça te donne une première idée.
Je consulte ensuite le bulletin météo avec une attention particulière sur les précipitations, le vent et la température.
Le vent est généralement signalé sous forme de force et de direction. Pour nous, il suffit juste de savoir s’il va y en avoir ou pas, ainsi que son intensité.
Pour les températures, tu peux te fier à ce qu’on appelle l’iso, soit l’isotherme du 0°C. Plus il se situe en altitude, plus il va faire chaud. Tu as ainsi un point de comparaison et d’estimation par rapport à l’altitude où tu te rends. Je reviendrai plus précisément sur ce point dans une série consacrée à la météo (à venir).
Pour les risques de pluie et d’orage, je consulte le radar météo. Il indique généralement assez précisément les prévisions pour les 24 heures à venir. Tu peux d’ailleurs, au quotidien, t’amuser à voir les correspondances ou différences entre le radar et la réalité. C’est très instructif et formateur.
Pour les dangers particuliers, tu peux consulter la carte des dangers. Tu peux ainsi savoir s’il y a des risques d’orage, de crus, de grêle ou tout autre phénomène naturel à risque.
Attention cependant : les prévisions météos sont, comme son nom l’indique, des prévisions. Considère-les bien comme tel : ce n’est pas une boule de cristal qui te mets à l’abri de surprises. Cela implique de toujours prendre avec toi un minimum de matériel pour les imprévus. Je pense notamment à une veste imperméable et des habits chauds. Le temps peut, en effet, s’avérer imprévisible et changer rapidement en montagne.
Maintenant que tu as une meilleure idée sur ce à quoi t’attendre, nous pouvons passer au point suivant.
2. Quel matériel pour bivouaquer léger ?
En fonction des conditions prévues, tu peux maintenant préparer le matériel à mettre dans ton sac à dos. Je pars ici du principe d’une nuit claire, sans précipitation. Dans ce cas, tu peux emporter un minimum de matériel :
- un matelas de sol ;
- une protection comme les contre les éléments extérieurs ;
- des vêtements chauds ;
- et bien sûr, tout le reste nécessaire à ta randonnée : eau, pique-nique, pharmacie de poche….
Matelas de sol
Le matelas de sol est un élément très utile pour améliorer ton confort. Pour peu qu’il soit gonflant ou auto gonflant, il est relativement léger et d’un volume réduit. Il prends donc peu de place dans ton sac à dos par rapport au confort qu’il apporte sur le terrain.
Sur le lieu de bivouac, il va t’isoler thermiquement du sol dont tu ne ressentiras pas la fraîcheur. Et pour peu qu’il soit un minimum épais, il va également gommer, dans une certaine mesure, les inégalités du terrain.
Le matelas permet donc plus de confort, que ce soit thermique ou physique. Lors de ta nuit en montagne, tu peux essayer avec et sans matelas pour te faire ta propre opinion. Et ainsi choisir en connaissance de cause.
Protection contre les éléments
Par protection contre les éléments extérieurs, j’entends un sac de bivouac, une couverture de survie, un sac de secours…
Je ne parlerai pas ici de tente, tarp, bâche ou autre matériel de protection, partant du principe qu’il va faire chaud et que le ciel sera découvert. Le but est de partir au plus léger, tout en restant confortable.
Cette protection permet à la fois de retenir ta chaleur corporelle tout en te protégeant du climat : pluie, vent, humidité, fraîcheur nocturne…
Un sac de bivouac, pour prendre cet exemple, conserve peu ta chaleur corporelle, comparé à un sac de couchage. À l’intérieur du sac de bivouac ou sous ta couverture de survie, tu dois donc garder un pull, une polaire, une doudoune ou autre couche chaude. Peut-être plusieurs. Tu peux en effet moduler selon la température extérieure pour assurer ton confort thermique.
Vêtements chauds
C’est là qu’entrent en jeu les vêtements chauds. Pour éviter une double utilisation et emporter ainsi trop de matériel, ces vêtements chauds peuvent assurer ton confort, à la fois durant la rando et durant la nuit, dans ton sac de bivouac. J’aime beaucoup l’idée qu’un seul accessoire remplisse deux usages spécifiques. Cela devient une solution intéressante du point de vue du poids et du volume à transporter.
Parmi les vêtements chauds, à mettre dans le sac à dos, je te recommande :
- un bonnet chaud ;
- une petite paire de gants fins ;
- une doudoune, une laine polaire, un pull ou autre.
Sûr de ne rien oublier ?
Ton sac contiendra bien sûr également tout le nécessaire pour ta randonnée.
Si tu souhaites savoir ce que tu dois emporter en plus des éléments évoqués ci-dessus, jette un coup d’œil au programme gratuit qui te permet de bien préparer une randonnée : les tâches à faire avant de partir, le matériel à emporter ainsi qu’une routine d’après randonnée pour mieux préparer la suivante. Le tout est basé sur une checklist pour bien tout passer en revue.
3. Choisir l’emplacement du bivouac…
À partir du moment où tu décides de t’arrêter pour passer la nuit, il te faut déterminer l’emplacement exact où tu vas dormir. Tu peux le choisir par avance, sur la carte ou directement sur le terrain, en fonction du chemin parcouru. Une validation sur le terrain doit de toute façon être réalisée.
Il s’agit de trouver ici un endroit qui soit plat, sur un sol accueillant et sur lequel tu vas dormir en sécurité.
Tu veux éviter dans un premier temps de te mettre sur un sol rugueux qui risque d’endommager ton matelas. Le lieu doit ensuite limiter les risques durant la nuit. Évite donc les spots qui présentent des risques d’éboulement, de chute de pierre, de crue, par exemple aux abords d’une rivière ou d’un lac. Si possible, le site doit te protéger du vent. Évite également les cuvettes qui se remplissent d’eau en cas d’orage.
Une bonne habitude consiste à repérer, tout au long de ta rando, les endroits qui peuvent potentiellement servir au bivouac. Également, tu peux déterminer les endroits qui ne sont pas éligibles, en te disant ce qui justifie ce choix. Avec ce petit jeu, trouver l’endroit de bivouac parfait deviendra une habitude quasi instinctive.
Une fois le lieu idéal trouvé, tu peux y installer le matériel que nous avons vu plus tôt et t’équiper pour passer la nuit.
4. Quel position pour dormir au chaud ?
Lors de mes bivouacs, j’ai testé différentes positions : dormir à plat de dos, sur le côté, sur le ventre. Celle qui convient le mieux, pour maintenir un maximum de chaleur au niveau de la partie centrale de ton corps, c’est la position du fœtus. Elle est également appelée position « en chien de fusil ».
Cette position consiste à ramener les genoux le plus proche possible du menton. C’est celle qui permet, de mon point de vue, de conserver un maximum de chaleur en l’absence d’un sac de couchage ou si celui-ci n’est pas adapté à la température extérieure.
Après une journée de randonnée, cette position peut cependant être difficile à prendre si tu souffres de courbatures. Prendre cette position peut également occasionner des crampes. Dans ce cas, je te recommande de prendre la position progressivement, en faisant une pause de quelques secondes à chaque étape.
5. Ton sac à dos utile la nuit ?
Pour peu que tu ai installé ton matelas de sol en légère pente, tu peux rapidement, avec ton sac de bivouac, glisser jusqu’au fond du matelas. C’est ce qui m’est arrivé lors de mon dernier bivouac. Au bout de quelques changements de position, j’avais les pieds hors du matelas… donc au froid !
Pour avoir chaud en bivouac, les extrémités, pieds, mains, tête doivent être protégés en priorité. Pour isoler tes pieds de la fraîcheur du sol et ainsi garder cette partie du corps bien au chaud, tu peux simplement les glisser, avec ton sac de bivouac, à l’intérieur de ton sac à dos.
Veille simplement avant de le faire, de retirer ta gourde ou bouteille d’eau. Sinon celle-ci risque bien d’apporter de la fraîcheur à tes pieds. Donc à éviter !
Pour avoir testé avec et sans cette méthode, je trouve qu’elle apporte un réel confort thermique supplémentaire. Mes pieds restent ainsi plus chaud quand ils sont enfilé à l’intérieur du sac à dos. Complété par la position du fœtus, tu peux réellement te sentir au chaud même par temps frais.
Lorsque tu glisses le long de ton matelas, tu peux te retrouver tout au fond de celui-ci. Pour autant qu’il ait une forme en momie, c’est-à-dire plus large aux épaules, tu peux te retrouver allongé sur la partie la plus étroite du matelas.
Dans ce cas, simplement retourne-le afin de retrouver en bas la partie qui normalement se situe au niveau de la tête. Tu profiteras ainsi de la partie la plus large de ton matelas. C’est bien utile dans cette position en « chien de fusil », qui prend passablement de place.
6. Focus et attention
Par je ne sais quelle phénomène, j’ai remarqué que mon corps a tendance à produire davantage de ce sur quoi je focaliser mon attention. Il y a certainement une explication en physique quantique, mais comme je ne suis pas physicien…
Dans la pratique, et pour l’avoir testé à plusieurs reprises, j’ai cependant pu constater la différence. Et je t’encourage également à tester de ton côté.
Le principe est que, si tu te concentres sur un endroit sur lequel tu as froid, ton corps aura tendance à produire plus de fraîcheur. Pour avoir chaud, il te suffit donc de faire l’inverse : conserver toute ton attention sur un endroit où tu ressens de la chaleur. C’est facile à faire dans la position du fœtus ou, précisément, toute la partie centrale de ton corps reste bien chaude. Tu peux dès lors y fixer toute ton attention, en laissant volontairement à l’écart les endroits où tu sens de la fraîcheur.
Cette règle n’est pas seulement utile en bivouac. Tu peux également la mettre en pratique dans la vie quotidienne, par exemple lorsque tu as froid en attendant le bus. Trouve, dans ton corps, un espace bien chaud, généralement au niveau des organes vitaux et concentre y toute ton attention. Essaye cette astuce et dis-moi en commentaire le résultat de ton expérience.
Pour aller plus loin
Si tu souhaites aller plus loin dans le domaine du bivouac et des nuits à la belle étoile, je te recommande l’article plus complet dans lequel je partage mon expérience d’une nuit à la belle étoile, sans sac de couchage, lorsqu’il fait froid à l’extérieur.
Il s’agissait d’une expérimentation forcée, pour cause d’oubli de sac de couchage 😉
À ce propos, si tu souhaites éviter de te retrouver dans cette situation d’oubli, je t’encourage à suivre le programme gratuit de préparation à la randonnée, y compris la checklist matériel qui l’accompagne. Tu t’assures ainsi de bien suivre toutes les étapes de préparation d’avant randonnée, du matériel à emporter ainsi que de la routine d’après randonnée qui te permet de mieux préparer la suivante.
Je me réjouis de te retrouver tout bientôt en bivouac, sur les sentiers et les sommets.
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