Comme tu le sais certainement, j’adore marcher la nuit, sans lumière. Je trouve que cela apporte des sensations extraordinaires. Même au bivouac, j’évite autant que possible d’utiliser les sources de lumière artificielles afin de profiter au maximum de la pénombre et de toutes les sensations qu’elle apporte.
Aussi, lorsque je suis tombé sur le livre « Osez la nuit » de Stefan Ansermet (éditions Favre, juin 2018), je me suis empressé de l’emporter pour le lire. Un titre aussi incitatif, lié à une de mes activités préférées, j’adore !
Le sous-titre du livre précise encore davantage le sujet : « marcher dans l’obscurité pour réveiller nos sens oubliés ». Tout un programme en perspective.
Retrouver tes sens oubliés ?
Bon, c’est vrai que, dans notre quotidien, nous avons certainement tendance à fortement solliciter notre vue au détriment des autres sens. Qui a dit excessivement ?
Tes autres sens demeurent cependant bien présent, sans que tu y prêtes toujours l’attention qu’ils méritent. Marcher la nuit te permet de rétablir cet équilibre. C’est un excellent moyen de te reconnecter avec tes sens laissé de côté.
Je t’avoue que la marche de nuit, comme tout autre activité de nuit, sans lumière, figure dans le top de mes expériences préférées. C’est un peu comme si cette expérience me reconnectais avec moi-même et à tout mon environnement, me rendait plus attentif à ce qui se passe en moi et tout autour de moi. Je trouve que l’ambiance de la pénombre apporte une certaine connexion avec la nature, qui se fait naturellement, peut-être plus facilement qu’en journée.
Marcher de nuit, sans lumière et sans bruit, est donc un moyen accessible à tous pour retrouver un peu plus de cette connexion. Je ne te recommande cependant pas de t’y aventurer en solitaire avant d’avoir un peu l’habitude de le faire.
Que tu souhaites améliorer ton expérience de l’obscurité ou t’y adonner pour la première fois, je te recommande de lire Oser la nuit. Ce livre va te permettre de le faire, pas à pas, en toute sécurité, pour tirer pleinement profit de cette première expérimentation.
La nuit : culture et mythes
Le premier chapitre du livre parle de la nuit en général, comme pour situer le contexte.
Tu y trouveras tout d’abord une partie historique avec notamment une explication sur la naissance de la lune, ce satellite qui éclaire nos nuits.
La partie liée aux mythes et à notre culture de la nuit apporte un éclairage intéressant, notamment par rapport à tout ce que nous associons à la nuit. Le fait de comprendre ce que la nuit évoque, de manière collective, va te permettre de mieux comprendre tes éventuels freins ou craintes à tenter l’expérience de la marche nocturne.
Tu trouveras également dans ce chapitre une explication sur le fonctionnement nocturne de l’œil humain. Une partie un peu théorique, qui t’apporte cependant les bases d’un meilleur comportement lorsque tu te retrouves confronté à la nuit.
J’ai notamment appris que les myrtilles, dont je raffole, permettent d’améliorer la vision nocturne. Il y a également d’autres moyens pour améliorer ou accélérer le passage à la vision nocturne qui sont évoqués dans Osez la nuit. Je te laisse les découvrir directement dans le livre ;-)
Une partie que j’ai également beaucoup appréciée : la vision périphérique. L’utilisation de cette dernière te permet parfois de mieux distinguer certains éléments dans la pénombre qu’avec la vision directe. Un aspect intéressant à te souvenir et à expérimenter sur le terrain !
Toujours dans ce chapitre, quelques mots sur la pollution lumineuse. Pour ma part, plus j’apprends à vivre à l’extérieur sans lumière, plus je trouve que notre monde est sur-éclairé, avec tous les effets secondaires que cela entraîne. J’ai bien l’impression que ce sur-éclairage participe grandement à nous faire redouter la nuit.
Pourquoi marcher la nuit ?
Le chapitre deux te pose une question intéressante : « pourquoi marcher la nuit ? ». Stefan Ansermet y explique notamment pourquoi la randonnée nocturne possède de si étonnantes propriétés sensorielles, suscite des expériences riches, intenses et parfois même bouleversantes. Des propos avec lesquels je suis parfaitement d’accord.
Dans ce chapitre, tu vas découvrir le pouvoir de la nuit et notamment ce qu’elle peut apporter au niveau cérébral. L’auteur y évoque également les somnambules et leur manière de marcher la nuit sans bénéficier de tous les bienfaits de cette activité. Par exemple, si tu décides de marcher avec ta lampe frontale allumée, tu n’obtiendras quasi aucun des bénéfices cités plus haut ainsi que dans le livre.
C’est également dans ce chapitre que l’auteur te parle de tous les autres sens qui sont exacerbée durant cette marche dans l’obscurité : les sons, les odeurs, le toucher, la présence au corps…
Stefan Ansermet cite également les quelques conditions ou éléments favorisant le contact avec la beauté de la nuit, notamment le fait de te déplacer en silence. Une condition indispensable pour éveiller la joie et le bonheur que cette activité procure.
Surmonter la peur de la nuit ?
Le chapitre trois parle de la peur de la nuit. Cette peur vient bien souvent des archétypes les plus anciens dont je te parlais plus tôt. Cette crainte subjective semble bien le principal obstacle qui empêche la plupart d’entre nous de faire cette expérience de marche nocturne, sans lumière.
L’auteur apporte ici quelques précieux conseils pour surmonter ces peurs et éprouver un maximum de plaisir à vivre la nuit. Peut-être jusqu’à en devenir fan, qui sait ;-)
J’aimerais partager ici une de mes expériences personnelles par rapport à la peur lors de la marche de nuit. Paradoxalement, j’ai parfois constaté avoir davantage peur lorsque j’utilise une lampe frontale plutôt qu’aucune lumière. Selon mon appréciation, cela est dû à la vision de tunnel que procure l’éclairage artificiel. Une sorte de cône lumineux qui te coupe du reste de l’environnement par une vision qui reste captive de l’endroit éclairé. Cette vision partielle peut être le point de départ de certaines craintes. Lorsque tu éteins ta lampe, tout l’environnement autour de toi redeviens accessible. Dès lors, tu t’y sens beaucoup plus intégré. La peur disparaît rapidement. C’est ce que j’ai pu expérimenter à plusieurs reprises. Je t’encourage à faire tes propres expériences dans ce domaine. Et, si tu le souhaites, à les rapporter dans les commentaires en fin d’article afin que tout le monde en bénéficie.
Et les dangers de la marche de nuit ?
Le chapitre quatre parle des dangers de la marche de nuit. Si danger il y a, ceux-ci ne sont cependant pas plus marqués que pour la plupart des activités en pleine nature, de jour.
Dans ce chapitre, tu trouveras cependant quelques recommandations à respecter afin que tes randonnées nocturnes s’effectuent en toute sécurité.
De mon expérience, les balades nocturnes sont bien moins dangereuses que ce à quoi la plupart des gens s’attendent. Elles restent cependant inhabituel et, en ce sens, mérite un minimum d’attention. Donc autant t’y préparer. D’autant que tous ces aspects sont désormais à ta portée dans ce chapitre. L’auteur y traite notamment les dangers objectifs comme l’agression, les chutes, le temps, l’égarement…
Les dangers subjectifs sont également traités. Ces dangers sont ceux qui ont une existence uniquement dans tes pensées. Si ce sont des dangers qui ne te menacent généralement pas directement, ils peuvent rendre l’expérience de la marche nocturne plutôt désagréable. C’est donc une bonne idée de les prendre en considération.
À part les pensées effrayantes qui sont issues de ton propre cerveau, tu devras également tenir compte des interprétations erronées ou exagérées que la nuit peut apporter via ton système sensoriel. Cela est notamment vrai au niveau des sons qui peuvent prendre des aspects effrayant la nuit. Il y a également les formes visuelles qui peuvent apporter un côté angoissant. Le livre t’aide à faire face à toutes ces chimères.
À propos des sons, et pour revenir à mon expérience personnelle, je me souviens avoir entendu des illusions issues de mon cerveau fertile. En réalité, ce n’était que le vent qui jouait avec la toile de ma tente en me faisant croire à des bruits d’animaux. Ou encore le murmure d’un ruisseau qui me faisait penser à une conversation entre êtres humains.
Je trouve intéressant de noter à quel point notre cerveau peut nous tromper sur certains points quelques fois. Amplifié par le pouvoir étrange de la nuit, cela peut parfois prendre des proportions un peu angoissantes. Au moins, ça donne des situations risibles par la suite ;-)
Quel équipement pour marcher de nuit ?
Le chapitre cinq évoque l’équipement approprié à la marche de nuit. Ce chapitre va t’assurer confort et sécurité que ce soit d’un point de vue physique ou mental.
Bien préparé, tu te sentiras plus sûr pour affronter tes premières randonnées nocturnes. Stefan Ansermet évoque l’équipement indispensable à emporter, notamment un moyen d’éclairage, un téléphone portable… L’auteur évoque également l’équipement optionnel que tu pourras par exemple emporter lorsque tu deviendras plus expérimenté et souhaiteras approfondir l’aventure de la marche de nuit. Il évoque notamment un carnet, pour noter toutes les idées que ce type de marche va t’apporter. Ou un appareil de photo, pour immortaliser certains instants magiques.
Comment te préparer aux balades nocturnes ?
Le chapitre six est la suite logique du chapitre sur l’équipement. Il parle à proprement dit de la préparation de tes balades nocturnes. Il te faut garder à l’esprit que ce type de balade, bien qu’elle ne présente pas de risque en soi, comme nous l’avons vu, n’est pas anodine. Une préparation spécifique est donc recommandée. C’est précisément ce qu’apporte ce chapitre. Il va te permettre de construire le sentiment de sécurité et de confort qui rendra tes expériences mémorables et te donnera envie de recommencer.
Parmi les précautions indispensables, tu trouveras notamment la reconnaissance du parcours, le faite de prévenir un des proches sur ton parcours, consulter la météo… Des recommandations de bon sens qu’il est bon de valider avant de t’engager.
À ces indispensables va s’ajouter des connaissances utiles, comme de te repérer un milieu nocturne, savoir faire un feu…
Les choix liés à la randonnée nocturne
Le chapitre sept, quand à lui, évoque la marche de nuit elle-même, les meilleurs choix et dernières recommandations. L’auteur y évoque notamment le choix du moment, l’aspect du climat, de la saison ainsi que quelques recommandations spécifiques pour ta première expérience.
Ce chapitre recèle également quelques excellents conseils tiré de l’expérience pour réussir tes photos de nuit.
Tout à la fin du chapitre et à la fin du livre, l’auteur parle également de la « marche de pouvoir ». Il s’agit d’une méthode amérindienne ancestrale pour se déplacer dans l’obscurité, sans se blesser, ni tomber. J’ai adoré cette partie, ayant pu expérimenter quelques fois ce type de marche (ou quelque chose de similaire), sans savoir de quoi il s’agissait. Ça me donne vraiment envie de creuser le sujet.
Mon avis sur « Osez la nuit »
Ce que j’ai beaucoup apprécié dans Osez la nuit, c’est son sujet peu commun. J’ai également apprécié l’aspect complet avec lequel Stefan Ansermet fait le tour de la question. Exhaustif me semble un peu exagéré pour un sujet si vaste et avant tout basé sur l’expérimentation directe.
Ce livre est à mon avis un très bon ouvrage si tu souhaites t’initier à la marche de nuit ou dans l’obscurité. Il pourra également apporter quelques éléments intéressants aux randonneurs nocturnes expérimentés. Tu y trouveras également de très belle photos de nuit, ce qui ajoute à son charme.
Si tu n’as encore jamais testé, je t’encourage d’ailleurs vivement à expérimenter la marche nocturne. C’est une aventure tellement riche en terme de sérénité, de bien-être, de connexion. Et bien sûr ces aspects, aussi bien traités soient-ils dans un livre, doivent avant tout se vivre.
Pour ta première expérience, inutile de partir dans une balade de 4h ! Tu peux simplement commencer par un petit pas, peut-être simplement en sortant quelques minutes sur ton balcon de nuit. Si tu habites en pleine ville, tu peux choisir une brève balade de nuit de quelques minutes, dans une partie obscure, en nature.
L’idéal est de commencer ce genre d’activité en groupe. Attention cependant à fixer quelques règles, dont l’auteur parle également dans le livre, notamment le chuchotement, voir de ne pas échanger de mots du tout au sein du groupe durant la balade. Sans ces quelques règles, tu risques de passer à côté de tous les avantages de ce genre d’expérience.
Donc, après avoir lu le livre, je t’encourage vivement à passer à la pratique. Tiens, ça me donne presque l’envie d’organiser ce genre de sortie nocturne. Serais-tu intéressé par l’idée ? Dis-le-moi en commentaire.
Si tu as lu ce livre ou si tu as une expérience de marche nocturne, je t’encourage également à la partager dans les commentaires juste en dessous.
Chris
Bonjour,
Je comprends ton engouement, pratiquant moi-même et proposant depuis peu de le faire vivre à des groupes restreints. ce sont des sensations extraordinaires.
Nicolas
Bonjour Chris et merci pour ton commentaire. Je te souhaite beaucoup de plaisir dans ta pratique de marche la nuit