Bon, je dois tout d’abord t’avouer quelque chose : j’ai eu un peu de difficulté à me décider pour partir faire ce bivouac.
Bivouaquer en hiver : quelques craintes ?
Principalement, car je crains le climat frais du bivouac en hiver. Notamment le froid au niveau des extrémités : mains et pieds. Je t’avoue que je souffre depuis quelques années déjà d’un syndrome de Raynaud. Dans certaines circonstances, notamment liées au froid, mes doigts deviennent tout blanc avec une perte de sensibilité. C’est plutôt embarrassant en bivouac hivernal ;-)
Un de mes objectifs pour 2020 est d’ailleurs de soigner ce syndrome de Raynaud. Je veux pouvoir me sentir bien dans la nature en toutes circonstances. J’ai donc décidé de soigner les causes afin que disparaissent les symptômes et désagréments. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
Bon, crainte du froid mise à part, je suis vraiment motivé à faire ce bivouac. Et notamment ce week-end.
Tout d’abord, il y a les quelques expériences et vidéos que j’ai récemment tournées sur les ancrages d’une tente dans la neige. Des tests d’ancrage et une application pratique avec le montage d’une tente. Le tout dans un paysage grandiose qui m’a donné envie d’y passer la nuit. Je te reparle très vite de ces expériences, promis !
Secondo, j’ai prévu ce dimanche de participer à un entraînement à la recherche de victime d’avalanche au DVA parc de Crans-Montana.
Et là j’ai le choix de monter en ski de randonnée le matin. Ou alors de dormir sur place. Et je t’avoue que l’idée de faire la grasse matinée dans la nature me réjouit d’avance :-D
Bon, les températures annoncées pour cette nuit avoisinent -6°C. Donc tout à fait gérable. Je le sais pour avoir déjà bivouaqué par ces températures. Si c’est ton premier bivouac hivernal, tu peux commencer par des températures plus clémentes, proches de 0°C. Et pourquoi pas dans ton jardin, comme je l’ai déjà suggéré…
Ma décision est donc prise : ce soir j’inaugure mon premier bivouac hivernal 2020 !
Montée vers le bivouac en ski de rando
Départ de la maison en début d’après-midi pour une montée tranquille en direction du DVA Parc d’Aminona. Cette fois, j’emprunte la piste bleue du rando parc. Avec 15 kg sur le dos et des peaux de phoque courtes en test sous les skis, c’est préférable.
La dernière partie de la montée se fait au coucher du soleil. Un spectacle toujours magique, avec cependant son petit vent rafraichissant. Le moment d’enfiler une couche supplémentaire…
Arrivée au sommet de l’Aminona, je repère le DVA parc. Il est facile à trouver, juste en dessous du Petit Bonvin. Le parc est clairement délimité. Ce sera mon terrain de jeu pour le lendemain.
Installer la tente : choix du lieu
Comme la nuit commence à tomber, je m’active pour installer le campement. La soirée est relativement claire. J’adore ce type de condition, lorsque je peux tout faire sans lampe frontale. Top !
Contrairement à mes habitudes, j’ai choisi de bivouaquer à un endroit « civilisé ». Je souhaite entreprendre le bivouac hivernal progressivement, créer une expérience plaisante dès la première nuit. Comme une initiation qui m’enthousiasme et m’encourage à recommencer… souvent.
Je choisis donc un endroit dans lequel je me sens bien, en totale sécurité. Ici, je sais que, si j’en ressens le besoin, je vais pouvoir trouver de l’aide à proximité. Également, comme seconde option, je peux facilement rejoindre la plaine en tout temps. Top donc pour commencer.
Comme j’aime à le répéter, je trouve important d’avoir cette progression dans les nouvelles expériences. Que ce soit pour un bivouac solo ou autre. C’est la technique des petits pas. Commencer par du facile pour aller vers plus difficile à chaque pas. Ça te permet d’avoir une expérience agréable, qui va te motiver à continuer, augmenter la difficulté. Et finalement faire des expériences de ouf ! Une méthode que je t’encourage à tester.
La vue sur la plaine, avec ses millions de lumières qui scintillent, est magnifique. Il y a également les ballets de lumière sur les pistes de ski. Les chorégraphies des dameuses qui préparent les pistes pour la journée de ski du lendemain. Un vrai spectacle nocturne je te dis.
Donc voilà, j’ai trouvé un spot pour planter ma tente ! Il est plat, à l’abri du vent, à l’abri de tout risque, avec une magnifique ouverture et vue. Manque un peu l’aspect sauvage à mon goût. Comme dit, ce sera pour la prochaine sortie ;-)
Je dois aussi te dire que cette nuit, c’est la pleine lune. Je souhaite donc profiter à 100 % de ce spectacle unique.
Fixer la tente sur la neige ?
Fixer la tente s’avère un peu plus difficile que prévu. Et un peu différent des essais d’ancrage que j’avais fait. J’avais effectivement fait ces tests uniquement sur de la neige fraiche. Un seul type de situations à gérer. Ici, la neige est très compacte. Il y a de la glace à certains endroits.
Je m’aperçois donc qu’il y a une diversité de conditions à gérer avec la neige. Ou alors choisir un emplacement avec un terrain homogène, par exemple uniquement de la haute neige. C’est un choix également. Aujourd’hui, j’ai uniquement emporté avec moi les ancres à neige. Or je m’aperçois très vite qu’elles ne sont pas adaptées à toutes les situations.
Idéalement, j’aurais pu également emporter les sardines standards, celle que j’utilise dans la terre. Très utile pour ancrer la tente là où la terre fait son apparition.
À certains endroits, il y a également de la glace. Des broches à glace peuvent donc également être utiles sur ce type de terrain. Bon, finalement, choisir un emplacement où le terrain est homogène me semble la solution idéale. J’y serai plus attentif la prochaine fois !
Ça y est, la tente est maintenant montée, fixée. Certaines ancres sont partiellement enfoncées. C’est ok, ça va tenir. D’autant que j’ai consulté les prévisions météo et je sais d’ores et déjà qu’il n’y aura pas de vent cette nuit. Enfin, on est jamais à l’abri d’une surprise…
Préparer le matériel pour la nuit
Ok, la tente dressée, je peux préparer le matériel pour la nuit : matelas de sol, sac de couchage et autres affaires. Le temps de laisser mon matelas autogonflable prendre du volume, j’explore les environs.
C’est notamment l’occasion de contempler la pleine lune qui se lève derrière le Trubelstock. Avec la neige qui agit comme miroir, la luminosité est incroyable.
J’adore cette ambiance. Simplement être là, au centre de ces sommets enneigés, les lumières de la plaine à tes pieds. C’est juste le bonheur !
De retour au bivouac, je termine le gonflage de mon matelas de sol avant de me glisser dans mon sac de couchage. Pour avoir bien chaud, j’ai prévu de porter des chaussettes, un collant et un t-shirt longues manches. Je suis au chaud pour déguster mon repas du soir. Avec cette magnifique vision de champs de neige sublimés par la douceur des rayons de la lune. Le rêve !
Malgré une température négative, j’ai chaud, je me sens bien. Le temps de fermer l’entrée de la tente et me voilà parti pour une excellente nuit de sommeil.
Le matin d’un bivouac hivernal
Le lendemain, je me réveille aux premières lueurs de l’aube. J’ai très bien dormi. Le matelas de sol a été très efficace. Je n’ai pas du tout senti le froid de la neige sous mon corps. Le choix de cet élément est important pour le confort en bivouac hivernal. Là, j’ai eu chaud toute la nuit. Le pied total ! Je profite encore quelques instants de cette douce chaleur, allongé dans mon sac de couchage.
Bon, étape suivante. Je m’habille progressivement. Au fur et à mesure que je sors des parties de mon corps du sac de couchage. Un bonnet sur la tête. Doudoune et veste sur le haut du corps. Pantalon…
Comme j’ai gardé une partie de mes habits à l’intérieur du sac de couchage, j’enfile des couches chaudes. Un excellent choix qui se révèle très agréable au moment de te vêtir, le matin.
Juste les chaussures, restées à l’extérieur de la tente, sont bien fraiches. Bon, ça va, je m’attendais à une transition plus difficile.
En ouvrant la toile de tente, je découvre les magnifiques lueurs de l’aube. Une splendeur, différente à chaque nuitée en nature. J’ai bien fait de sortir pour assister au lever du soleil.
Voilà une excellente journée qui commence. Avec une nuit qui s’est super bien passée. Ça me donne vraiment l’envie de recommencer. Oui, oui, bien sûr je vais t’en parler…
entzmann
Bonjour très intéressant de voir une personne faire un bivouac hivernale avec le raynaud , je l’ai aussi et j’aimerais savoir comment allé vous le soigner ? Mise a part m’isoler du froid totalement j’ai aucune autre solution , j’aime aussi le bivouac et souhaiterais peux être faire ça en hiver dans les Vosges mais le raynaud me fais peur pour cette activité , malgré que j’ai réussi à faire du ski ça été une victoire mais j’ai utilisé gant chauffant + chaussette chauffante plus moufle par dessus la main .
Je vais sans doute investir dans du matériel bonne tente bon sac ect ect
En tout cas bravo car le raynaud c’est compliqué avec le froid et les zone touché … J ‘adore la montagne mais c’est devenu un handicap .
bon bivouac a vous .
jérémy
Nicolas
Bonjour Jérémy, isoler totalement les mains du froid me paraît un gros challenge en montagne. Il y a souvent de petits mouvements précis à faire qui nécessitent des mains nues.
Personnellement j’ai plutôt pris le pari inverse : l’exposition. Tu peux regarder du côté de Wim Hof et notamment des douches froides. Il y a pleins de vidéos à son sujet sur le web. Bon, attention à y aller doucement et à vraiment t’écouter. Au début, pour moi, les douches froides, c’était très difficile. J’alternais chaud et froid pour activer la circulation. Maintenant, je prends uniquement des douches froides (j’ai débranché l’eau chaude à la maison) et mon corps s’y est bien adapté.
Après, il y a également l’importance de l’alimentation, de la respiration (voir également Wim Hof pour une technique de respiration), de dormir suffisamment… bref, les règles de santé de base.
Voilà, si tu veux en discuter en privé, avec plaisir, envoie-moi un message via le formulaire de contact du site.
Je comprends tout à fait quand tu dis que c’est un handicap. Il est cependant surmontable, contrairement à ce que je pensais.
Bon courage à toi