Je te parlais tout récemment du matériel indispensable à prendre lorsque tu veux faire de la randonnée de moyenne montagne au printemps. C’est vraiment un aspect dont il convient de tenir compte afin d’assurer ta sécurité et faire des balades en toute sérénité.
Cet article est un complément à celui sur le matériel à emporter. Il met en lumière les quelques points à considérer avant de te lancer sur les sentiers.
Névé : 1er danger du printemps
Le premier danger auquel tu auras à faire face peut être représenté par les névés. Tu sais, ce sont ces langues de neige, plus ou moins longues, plus ou moins raides, que tu peux principalement trouver dans les couloirs peu exposés au soleil. Ces passages neigeux peuvent subsister également une bonne partie de la saison estivale. Comme moi, peut-être y as-tu été confronté également en juillet, voir en août selon l’altitude ?
Selon la situation, l’inclinaison du terrain, la dureté de la neige, le franchissement de ces passages enneigés peut représenter une aventure périlleuse.
Dans la vidéo ci-dessous, tu trouveras une explication sur ma méthode en 4 temps pour franchir un névé… ou pas ! Jettes-y un coup d’oeil, cette méthode te permettra de faire une évaluation objective pour prendre ta décision.
J’aimerais encore souligner ici que le terrain neige / névé / glace est le terrain qui représente régulièrement le plus grand nombre de décès en moyenne montagne. Donc, considérons ce type de terrain avec la plus grande prudence !
L’entretien des chemins au printemps
Les autres points auxquels faire attention sont principalement liés à l’entretien des chemins. Au printemps, en début d’été, tu peux en effet facilement te retrouver coincé par un passage difficile à négocier.
Éboulement ou sentier emporté
Je pense notamment à une partie d’un sentier qui aurait pu être emportée par un éboulement. Ce genre de situation est généralement rapidement réglée par les organismes chargés de l’entretien des chemins.
Cependant, à la sortie de l’hiver, il se peut que les travaux de rétablissement n’aient pas encore été effectués. Tu risques donc de te retrouver face à un chemin obstrué ou emporté. Selon la situation et ton habileté technique, tu arriveras tout de même à passer où… tu devras faire demi-tour.
Lorsque la situation te paraît dangereuse ou au-delà de tes capacités, c’est cette dernière option que je t’encourage à prendre.
Matériel de sécurité, où es-tu ?
Une autre surprise que tu peux rend rencontrer en randonnée printanière c’est l’absence d’un matériel de sécurité habituellement présent en randonnée estivale. Je pense notamment à des câbles, lignes de vie, chaînes ou échelles qui équipent des passages délicats.
Ces équipements sont parfois retirés pendant l’hiver pour éviter qu’ils ne subissent des dégâts.
Ainsi, si tu pars en balade tôt en début de saison, tu peux te retrouver face à un passage délicat non aménagé.
Tiens, ça me fait penser à une anecdote qui m’est arrivée il y a 2 ou 3 ans. Bon, je ne vais pas te la relater ici, je préfère te la partager en vidéo. Tu trouveras cette petite histoire juste en dessus, dans la vidéo de cet article.
Tu pourrais te dire qu’un équipement manquant, ce n’est pas dramatique. Cependant, comme tu peux le découvrir dans ma mésaventure, cette situation peut avoir des conséquences périlleuses. Je te laisse découvrir tout ça dans la vidéo…
Bon, voyons maintenant ensemble comment éviter de te retrouver mal pris ou en danger, dans une situation inconfortable, lors d’une randonnée de printemps.
Quelles précautions prendre ?
Quel matériel ?
Le premier point repose sur l’utilisation d’un équipement adapté. Si c’est vrai en toute saison, ce l’est peut-être encore plus au printemps, période de remise en jambes. Eh oui, c’est déjà une période délicate, car tu es en train de reconstruire tes réflexes. C’est d’autant plus important d’avoir du matériel pour t’épauler dans ta progression.
Et si c’est un matériel de sécurité nouveau, que tu utilises pour la première fois de la saison, un petit test alors que tu es encore chez toi peut être bienvenu. Tu sais, juste histoire de revoir le maniement, les réglages ou te remémorer comment l’utiliser, le fixer, t’en servir…
Tu seras ainsi beaucoup plus à l’aise dans l’utilisation de ce matériel une fois dans les conditions réelles du terrain !
Ce matériel devient d’ailleurs indispensable lorsque tu dois traverser des névés exposés. Il peut véritablement s’agir d’une question de survie. J’ai fait un article et une vidéo spécifique sur ce sujet, je te laisse la consulter pour plus d’infos à ce sujet.
Avancer ou faire demi-tour ?
Un second aspect qu’il me semble important d’évoquer : le fait de savoir renoncer !
Il vaut mieux, parfois, faire demi-tour que prendre des risques inconsidérés. Bien sûr, c’est à toi seul ici d’estimer ce que représente un risque inconsidéré, car cette notion est très variable d’une personne à l’autre. La vidéo de cet article, avec les 4 points d’évaluation, devrait t’aider en ce sens.
Je me souviens, il y a un peu plus d’un mois, avoir traversé une pente enneigée. Elle s’étendait sur une cinquantaine de mètres. Il y avait quelques traces de personnes qui étaient passées avant moi.
Pour ma part, après évaluation, j’ai considéré que le risque lié à la traversée était faible.
Une fois de l’autre côté de l’étendue de neige, je vois arriver un jeune couple. Après quelques hésitations, ils décident de ne pas traverser. Ils vont plutôt tenter de contourner le passage enneigé par le haut. Cependant, le terrain est escarpé, composé de rochers et d’herbe glissante. Après quelques mètres, ils renoncent et font demi-tour. Sage décision. J’avoue qu’à un moment j’ai eu quelques craintes pour eux.
Une quinzaine de minutes plus tard, un autre couple, plus âgé, se présente au même endroit. La simple vision de ce passage a suffi à leur faire tourner les talons, sans même tenter un passage ou un contournement. Sage décision, là également.
Donc, à toi de faire ta propre évaluation et décider si oui ou non tu souhaites t’engager, en tenant compte des différents paramètres que toi seul connaît.
Partir tôt…
Ainsi, pour éviter de te faire surprendre par la nuit si tu dois rallonger ton itinéraire, je te conseille de partir tôt. Cette règle, en montagne, reste d’ailleurs valable tout au long de l’année. J’estime qu’elle est encore plus importante au printemps vu les aléas évoqués plus tôt.
… en connaissance de cause !
Enfin, le dernier conseil, celui par lequel j’aurais certainement dû commencer, c’est de te renseigner avant d’entreprendre une randonnée.
Te renseigner sur les conditions d’enneigement, sur l’aménagement du parcours, l’état des sentiers…
Et les organismes qui peuvent t’informer sont nombreux : office du tourisme, cabane, refuge, bureau des guides…
C’est donc un excellent réflexe, avant de t’élancer sur les sentiers printaniers, de glaner toutes les informations possibles sur les conditions du parcours prévu. Au moins, tu sauras à quoi t’en tenir. Même si tu ne peux jamais être à l’abri d’une surprise, début de toute aventure…
Carole
J’adore ce genre d’articles et tu sais pourquoi Nicolas ?
Simplement parce que si on respecte ces bases que tu nous rappelles, et bien après on ne peut que profiter à fond de toutes ces belles randos que tu partages sur le blog.
La sécurité est mère de toutes les merveilles rencontrées par la suite.
C’est bientôt mon tour (en août, j’ai hâte de renouer avec un peu de montagne) et en plus avec des enfants alors questions sécurité c’est à la fois à moi d’assurer et de transmettre !
A bientôt
Nicolas
Yes, Carole, merci pour ce rappel, c’est exactement ça. Acquérir les bons réflexes sécurité – notamment – pour randonner heureux et très très vieux 😂
Nicolas
Merci pour ce nouvel article Nicolas. Tu as bien raison d’insister sur l’aspect sécurité en montagne. La nature est magnifique (ton blog en ai une belle vitrine) mais le spectacle reste risqué et les mesures de sécurité essentielles à respecter… il ne faut jamais l’oublier.
Nicolas
Oui, c’est tout à fait ça : avoir les bons réflexes sécurité pour avoir un max de plaisir dans la nature 😉
Lara Tabatabai
Merci Nicolas pour cet article qui est vraiment intéressant. Je pense que l’aspect « sécurité » est parfois trop négligé en montagne. Personnellement, je n’ai jamais fait de randonnées en montagne mais j’aime beaucoup marcher et je me dis que j’aimerais le faire un jour. Je tiendrai compte de tes conseils par contre 👍
Nicolas
Top, merci Lara 👍
Simon Pellet
Super!
Il s’agit de conseils très utiles qu’on a tendance à oublier.
J’aime particulièrement celui sur « avancer ou revenir en arrière ».
Ça permet de pourvoir analyser si un risque est mesuré ou non. Ce qui peut être utile à avoir comme faculté dans d’autres situations de la vie.
Nicolas
Oui, savoir revenir en arrière est parfois difficile à envisager. Ce qui en fait une précaution de rando d’autant plus sage 😉