Ah ah ! Le mois d’août ! La période idéale pour de belles randos en montagne ! Et là, avec le temps prévu demain, impensable de rester à la maison.
Maintenant la grande question est de savoir quelle randonnée choisir. J’hésite entre deux possibilités. Finalement, ce sera une boucle dans la région du col du Grand-Saint-Bernard.
Comme je souhaite être en montagne de bonne heure, je vais me coucher avec les poules ce soir.
L’hospice du Gd-St-Bernard comme point de départ
Le lendemain, je suis au point de départ de la balade du jour, devant l’hospice du col (2469 m), à 6h30. De si bonne heure, j’avais la route de montée, d’habitude bien fréquentée, pour moi tout seul. Un vrai plaisir de circuler dans ces conditions. Tu vois, un autre avantage de partir tôt ;-)
En plus, cette montée me plonge immédiatement dans une ambiance de vacances. Sans doute le souvenir de belles virées en Italie. Bref, tous ces bénéfices d’avant randonnée me mettent dans d’excellentes conditions.
Ici, au col, à part quelques drapeaux qui dansent au gré du vent, tout semble endormi. Ça me fait tout drôle, cet endroit est habituellement tellement animé en été !
Bon, le temps d’enfiler mes chaussures et me voilà prêt à me lancer sur les sentiers. Enfin… le premier bout se fait sur la route. Juste quelques mètres, je te rassure. Très vite, un petit sentier part sur la gauche, direction la liberté !
Le soleil est encore caché par les montagnes avoisinantes. L’air est frais, avec un petit vent qui souffle. Avec les chaleurs qui règnent en plaine en journée, ça fait vraiment du bien d’être là. Un argument de plus qui me fait dire que ce sera une magnifique journée.
Une montée grandiose
Là, juste en face, le Grand Combin (4314 m) porte déjà les traces du soleil levant. Peux-tu sentir cette fraîche et silencieuse ambiance matinale ? Même les lacets de la route qui monte au col, visible en dessous du sentier, restent silencieux pour l’instant. Apprécies-tu, toi aussi, cette atmosphère relaxante ?
Je savoure la verdure, l’ambiance fleurie, les rochers squattés par des taches verdoyantes de mousse, les cours d’eau qui chantent et les oiseaux qui sifflotent. Une bien belle première partie de parcours, parfaite pour notre mise en jambe.
À vrai dire, j’ai hésité à partir hier soir et à bivouaquer dans ce secteur. J’aurais pu ! Il y a quelques spots intéressants pour poser une petite tente pour la nuit. Maintenant… si c’est une grande tente familiale… Je ne te garantis rien !
Un peu plus loin, ce sont les marmottes qui font entendre leurs sifflements aigus. Juste avant que les premières voitures et motos vrombissent dans la montée vers le col. Il est alors temps de pousser plus loin pour retrouver le calme.
Au Pas des Chevaux : l’échauffement…
Et plus loin, ça signifie passer le premier col : le Pas des Chevaux (2714 m). C’est la première étape de ce périple. La montée est plutôt tranquille sur un chemin bien marqué. Rien à signaler. Enfin si, le soleil qui réchauffe désormais le paysage et permet d’ôter une couche.
J’adore ces moments d’arrivée sur un col. Pour moi ce sont des moments d’intenses surprises. Est-ce que tu ressens la même chose ? Avant d’y arriver, c’est toujours la grande question : qu’est-ce que je vais trouver derrière ? Quel type de paysage ? Quel sera le panorama ? J’assimile ça à un moment de basculement, l’ouverture vers de nouvelles possibilités, l’occasion de voir la suite sous un angle nouveau. Bon, tu l’as compris, j’adore ces moments !
Et là, au Pas des Chevaux, le spectacle est au rendez-vous. Une ouverture sur les sommets du Val Ferret avec une belle ouverture sur le Mont Dolent (3819 m) et le glacier du Dolent. Des sommets et des glaciers, il n’en faut pas plus pour qu’une randonnée commence bien !
Bon, je considère qu’il est un peu tôt pour faire une pause… Et surtout j’ai envie de connaître la suite du parcours. Tu m’accompagnes dans cette descente ?
Attention aux chutes de pierre
Sur une traversée dans la descente, tu peux voir un panneau indiquant des chutes de pierres. C’est une zone d’éboulis ou le chemin se sculpte au gré des chutes de pierre. Aucun souci, cependant, pour la traverser, tout est calme aujourd’hui. C’est le seul passage à – faible – risque que j’ai perçu dans cette descente.
Le reste de la descente se fait au son des cloches des vaches. Peux-tu les apercevoir, plus bas, dans les pâturages ? Vivement les rejoindre et amorcer la deuxième partie du parcours, la montée vers le col du Bastillon.
Effectivement, après quelques instants de montée, j’entends quelques pierres dévaler. Et au bruit, les blocs de pierre semblent plutôt imposants. Bon, apparemment c’était un peu plus loin que le couloir par lequel nous étions passé plus tôt. Mieux vaut rester sur tes gardes tout de même pour ce passage. Un petit coup d’oeil vers le haut pour la sécurité !
Les premiers randonneurs
À partir d’ici, je commence à voir les premiers collègues randonneurs. Nous allons en croiser un bon nombre durant ce parcours très populaire.
Après avoir traversé quelques torrents, dont le torrent de Drône, nous voilà arrivés sur un grand plateau presque plat. L’endroit semble idéal pour un arrêt bivouaque, dans un décor grandiose. Je retiens l’idée pour une éventuelle prochaine fois.
Le chemin se poursuit entre les troupeaux de vaches et les lacs de Petit lé et Grand Lé. Ce léger replat permet de prendre de l’élan pour poursuivre la montée jusqu’au col.
Col du Bastillon : quel spectacle !
Et c’est déjà l’arrivée au deuxième col de la balade : le col du Bastillon (2754 m). En face, les sommets du Val Ferret surgissent avec beaucoup plus de présence, comme si nous avions fait un zoom en avant. Avec, au premier plan, le Mont Dolent (3819 m), encore plus impressionnant que depuis le Pas des Chevaux. Au loin, se sont ajoutés au panorama pour notre plus grand plaisir, les Grandes Jorasses (4208 m) et le Mont-Blanc (4810 m).
En te retournant, tu peux voir quelques touches de bleu-brillant sur le haut de la Combe de Drône. Ce sont les lacs du Grand Lé, du Petit Lé et la Gouille du Grand Lé. Ils égayent si majestueusement le paysage.
Dans la continuité, tu reconnais également le Grand Combin (4314 m) et le Mont Vélan (3722 m). Bon, ok, je vais m’arrêter là, il y en aurait tellement à citer. Je te propose de faire quelques minutes de pause pour contempler ce paysage d’exception.
Ok, reprenons l’itinéraire, avec la descente depuis le col du Bastillon. Elle est un peu plus vertigineuse que la précédente. Bon, je te rassure, rien de bien méchant : le sentier est bien marqué et très praticable.
Les Lacs de Fenêtre : une petite trempette ?
Juste en dessous du col, un des trois Lacs de Fenêtre – le lac inférieur – se laisse deviner. Il disparaît de nos yeux au fur et à mesure de la descente. Pour mieux resurgir, un peu plus bas, au détour d’une colline. Il s’offre désormais à ta vue sur toute sa surface bleutée. Whaou, un véritable écrin ou viennent s’admirer les sommets qui l’entourent. J’espère que tu apprécies le spectacle !
Tiens, je vais d’ailleurs en profiter pour faire une petite trempette. Oh, juste les pieds, je te rassure, histoire de les rafraîchir un peu… À mon grand étonnement, une kyrielle de petits poissons viennent me chatouiller les petons. C’est trop agréable ! Dire qu’une fois, en vacances, j’avais payé pour un tel soin. Bon, c’est sûrement pas pareil, en tout cas ça me fait bien rire ! Après, fais tout de même attention à ne pas rester dans l’eau trop longtemps, sans quoi tes pieds vont ramollir et devenir plus vulnérables, ensuite, pour la marche qu’il nous reste. Ces serait dommage d’avoir des cloques !
Après ce rafraîchissement bienvenu, nous voilà revigorés pour la suite de l’aventure, direction la Fenêtre d’en Haut (2722 m). Ici, fais juste attention d’emprunter le bon sentier, car il y en a un autre qui monte à la Fenêtre de Ferret (2695 m). Il semble d’ailleurs bien plus fréquenté. Bon, au pire, si tu te trompes et que tu arrives à la Fenêtre de Ferret, tu peux facilement rejoindre notre itinéraire par la crête.
Durant cette montée, nous traversons le premier résidu neigeux depuis le début du parcours. Bon, début août, ça paraît assez normal. Comme il se situe au plat, il ne pose aucun souci. Tu peux même l’éviter si tu préfères. C’est juste un rappel pour te dire que, selon la saison, tu peux être confronté à des passages enneigés. Penses-y !
Fenêtre d’en Haut : vue plongeante sur l’Italie !
Arrivé à la Fenêtre d’en Haut (2722 m), tu peux admirer la route sinueuse du col du Gd-St-Bernard, côté italien. Eh oui, tu te situes pile à la frontière italo-suisse ! Dans ton dos, la Suisse avec une magnifique vue sur les Lacs de Fenêtre et en face, l’Italie, avec une perspective nouvelle qui s’offre à toi : des sommets à perte de vue ! En fond de vallée, tu peux apercevoir la sortie du tunnel du Gd-St-Bernard.
À partir de là, tu vas faire un virage à 90° pour partir dans une nouvelle direction qui permettra de boucler notre tour. C’est le retour par l’arête qui passe par la Pointe de Drône (2949 m) et la Grande Chenalette (2890 m). Tu vas donc marcher sur la limite entre la Suisse et l’Italie sur un peu moins de 3 km ! Es-tu prêt•e ?
Retour par l’arête italo-suisse : la partie alpine…
Ok, c’est parti pour ce parcours aérien de randonnée alpine ! Eh oui, c’est la partie un peu plus technique de cette boucle : de la marche parmi les rochers avec un peu de vide de part et d’autre. Et la montée est assez raide. Bon, je te laisse jeter un coup d’oeil à la vidéo pour te faire ta propre opinion sur cette portion.
Cette partie de la randonnée haute montagne est relativement fréquentée, avec des randonneurs qui piquent-niquent à différents points du parcours. Eh oui, c’est qu’il est déjà midi passé ! Il y a ici une grande diversité, avec des marcheurs de tous âges, des adolescents aux personnes âgées. Ça fait plaisir à voir !
Dans cette section du parcours, entre Fenêtre d’en Haut et le col du Grand-Saint-Bernard, il y a plusieurs passages escarpés. Tous sont bien équipés, avec des câbles, des chaînes ou des échelles. Rien de bien méchant si tu as le pied sûr. Là encore, je te renvoie à la vidéo pour apprécier si ce parcours est fait pour toi… ou non.
Un parcours alpin Les passages délicats sont aménagés Des passages bien équipés pour accéder à la Pointe de Drône
La Point de Drône : le point culminant !
Nous atteignons maintenant le point haut de notre escapade : la Pointe de Drône (2949 m). Un panorama exceptionnel, avec une vue à 360° sur les cimes italiennes, françaises et suisses. Ce seul aspect vaut bien 10 fois les efforts fournis pour monter jusqu’ici, qu’en penses-tu ?
À partir de la Point de Drône, l’itinéraire redescend quelque peu avant de remonter sur le deuxième sommet, la Grande Chenalette (2890 m). C’est là que se trouve le drapeau italien que tu vois flotter depuis quelque temps déjà.
La Grande Chenalette : idéal pour une pause !
Depuis ce point de vue, tu as une vue plongeante sur notre destination : le col du Gd-St-Bernard. Il nous reste une jolie descente pour l’atteindre. De nombreuses personnes – enfin les plus courageux, il y a tout de même plus de 400 m de dénivelé – montent depuis le col pour admirer la vue d’ici en haut.
Avec la chaleur des rochers et la beauté du panorama, c’est l’endroit idéal pour nous accorder une bonne pause. Il ne restera ensuite que de la descente.
Et quelle descente ! Dans la partie supérieure, c’est une succession de chaînes, de câbles et d’échelles. Le tout est parfaitement équipé pour ta sécurité, donc tout est ok. En fait c’est la seule partie du parcours qui est équipé d’échelles. Jusque-là les passages délicats et escarpés étaient équipés uniquement de câbles ou de chaînes.
Après cette descente abrupte, te voilà de retour au point de départ : le col du Grand-Saint-Bernard.
Col du Gd-St-Bernard : touristes et visites
Tu peux en profiter pour jouer au touriste, visiter le musée de l’hospice et le chenil des Saint-Bernard, ces fameux et imposants chiens sélectionnés et élevés par les moines de l’hospice du Grand-Saint-Bernard. Oû alors, simplement profiter de la fraîcheur des lieux pour te prélasser au bord du lac. Un repos bien mérité après notre belle course alpine !
Quel est le meilleur sens de parcours ?
Pour ce qui est du sens du parcours, tu as le choix. En commençant directement par l’arrête, tu fais le passage le plus technique et le plus physique dès le début, alors que tu es encore fraîche ou frais. C’est une bonne stratégie. De plus, tu auras tous les sommets du Val Ferret, le massif du Mont-Blanc, les Grandes Jorasses face à toi dès le début. Tu feras également la partie échelle à la montée, ce que je considère comme plus facile qu’à la descente.
Dans l’autre sens, c’est-à-dire dans le sens où nous l’avons réalisé aujourd’hui, tu vas t’échauffer plus tranquillement par des montées plus douces. Le risque, c’est d’être fatigué lorsque tu arrives dans la partie la plus technique, en fin de parcours. À toi de voir…
Dans tous les cas, si tu te demandes si cette rando est faite pour toi, je te suggère de regarder la vidéo pour te donner une meilleure idée du parcours, de ces beautés et éventuelles difficultés.
Après ça, si tu as des questions, je reste à ton écoute via les commentaires en fin d’article ;-)
Informations pratiques
Infos sur l’itinéraire
Même si le sentier est marqué tout le long en blanc-rouge-blanc, je considère qu’il s’agit d’une randonnée alpine. Veille donc à bien t’équiper en conséquence.
Si tu souhaites rester sur une randonnée de montagne plus classique, tu peux choisir une variante qui passe par la Fenêtre de Ferret. Il s’agit dans ce cas d’un parcours officiel, l’itinéraire 210 : « Les cols du Grand-St-Bernard ». Voici le lien vers la description ainsi que la carte du parcours sur SuisseMobile. Tu peux d’ailleurs retrouver la signalisation officielle tout au long du parcours.
Ce parcours est un peu plus court, en temps, que celui que nous avons réalisé. Même s’il offre de magnifiques panoramas, il y manquera peut-être la vue à 360° du sommet de la Pointe de Drône ;-).
- Le point de départ de la randonnée sur Google Maps.
- Pour un accès en transport public : départ de Martigny, descendre à l’arrêt « Col du Gd-St-Bernard ». Voir les horaires sur le site des CFF.
- Le parcours que nous avons réalisé ensemble dans cet article, sur SuisseMobile
Où dormir, manger… ?
- L’hospice et l’auberge du Gd-St-Bernard au col du même nom (2469 m).
Activités au col du Gd-St-Bernard
- Visiter le musée de l’hospice : découvre l’histoire du col, depuis les cultes de l’Antiquité jusqu’à l’hospitalité d’aujourd’hui.
- Le chenil des saint-bernard : à visiter de juin à septembre. D’autres infos sur le site de la Fondation Barry.
Carole
Bon ok j’ai la tête dans les étoiles quand je lis tes randos. Petit côté frustrant quand même 😜.
A quand la prochaine ?
Bises
Carole
Nicolas
Hello Carole, aaah je suis très content s’il y a un côté frustrant. Suffisamment frustrant pour te donner envie d’enfiler tes chaussures de marche ?
La prochaine étape c’est la vidéo de ce tour du Gd-St-Bernard qui devrait arriver tout bientôt. Après, à voir…
Toute belle journée
Carine
Waouh, ça fait envie. Les photos sont magnifiques. Un chemin trop vertigineux pour moi, je ne pourrais jamais le parcourir. Je me contenterai de reportages comme le tien :)
Nicolas
Yes, c’est une bonne option 😂
D’autant qu’il y a beaucoup de magnifiques randos plus accessibles
Nicolas
Quel dépaysement ! Très belle découverte encore une fois !! Merci Nicolas. Tes reportages sont à chaque fois grandioses et tes montages (musiques vidéos) vraiment qualitatifs !! Du très beau travail ça donne envie !!
Nicolas
Merci Nicolas pour ton commentaire. J’aime beaucoup faire ce genre de revue, je suis très content de savoir qu’elles plaisent 👍
Magali
Tes photos et tes explications donnent envie de rechausser ses chaussures de randonnées. Habitant La Réunion, j’ai aussi ici à disposition de quoi bien me dégourdir les jambes ;)
Nicolas
Ah oui, La Réunion, un ami m’en a souvent parlé comme un magnifique lieu de randonnée. Ça ma donne très envie de découvrir cette région un jour…