Ah, ah… la randonnée jusqu’au sommet du Prabé… Voilà une balade que j’apprécie beaucoup ! À tel point que je m’y rends pour la troisième fois cette année.
Il faut dire que cette balade présente de nombreux atouts.
Prabé : de nombreux atouts
Premièrement, c’est une course de montagne relativement courte. Moins de deux heures, depuis le parking, pour atteindre le sommet.
Bien sûr, au besoin, tu peux allonger le parcours à souhait. Par exemple, en partant du parking de Binii, en suivant en partie le bisse de Savièse ou Torrent-Neuf jusqu’à la chapelle Ste-Marguerite, puis remonter sur l’arrête, dans la forêt, jusqu’à rejoindre le parcours de cet article, au lieu-dit Résina.
Tu peux ainsi personnaliser ton itinéraire selon tes choix et le temps dont tu disposes.
Deuxièmement tu peux profiter, du parcours, exceptionnel d’un magnifique point de vue. Tu bénéficies notamment d’un panorama dégagée et ouvert sur une grande partie de la plaine du Rhône. Ça reste principalement vrai si tu choisis le parcours qui passe par l’arrête.
Ce petit sommet de 2042 m est idéal pour une randonnée de début de saison estivale. Avec son flanc sud-est bien exposé, la neige fond rapidement sur une grande partie du parcours. C’est principalement vrai si tu choisis de passer par l’arête, mieux exposée.
Une de mes balades printanière favorite
Le Prabé reste ainsi une de mes balades printanière favorite, lorsque la neige règne encore en maître sur les sommets plus élevés et ombragés.
C’est d’ailleurs dans le contexte dune sortie de début de saison que je m’y rend la première fois cette année. Nous sommes en 2021 et la neige ne semble jamais vouloir quitter les sommets. Eh oui, ils blanchissent même en juillet cette année !
En avril, nous décidons d’aller y bivouaquer avec mon fils. L’arrête semble bien dégagée. Nous pouvons distinguer encore un peu de neige au sommet. Ça semble gérable…
Dans les faits, oui, il y a effectivement encore de la neige, dure, sur le sommet ainsi sur le lieu du bivouac. L’accès reste cependant parfaitement praticable. Après notre arrivée au sommet, nous descendons en dessous de la cabane, sur l’épaule à 1926 m, pour établir notre camp pour la nuit. Nous avons une petite place de terrain pour monter notre tente sur ce grand plateau recouvert de neige.
Ah, il n’y a pas à dire, se réveiller sur ce nid d’aigle, bénéficier d’une telle vue sans même sortir de la tente, annonce assurément une magnifique journée 😉
Départ accessible en car postal
Le départ de la randonnée est facilement accessible. Environ 20 minutes en voiture depuis Sion. Quelques places de parc sont à ta disposition. Si le parking est relativement vide le matin comme en fin de journée, il est souvent très occupé en journée. Cette randonnée reste très prisée !
Il y a également un arrêt de car postal aux Mayens-de-la-Zour qui ajoute à peine 10 minutes au parcours tracé sur la carte.
Ceci en fait une belle balade à faire à la demi-journée, voire même en soirée. Ou alors sur deux jours avec, au choix, nuit en plein air ou à la cabane du Prabé.
Début de parcours dans la forêt
La première partie de la montée se fait via une route carrossable, dans la forêt. À quelques centaines de mètres du parking, en contrebas de la route, se trouve une place de pique-nique. Un endroit privilégié pour faire une pause grillades.
Quelques petits chemins de traverses permettent de raccourcir le trajet par la route. Ils sont clairement tracés et je te recommande de les emprunter : ils sont bien plus bucoliques que la montée par la route.
Cette première partie du parcours, jusqu’à Résina (1612 m) présente une excellente mise en jambe.
C’est maintenant la montée, à travers la forêt, par le petit sentier qui va nous amener jusqu’au sommet. Ici, la déclivité s’accentue. Il s’agit de prendre un rythme : lent, régulier, continu…
Passages avec chaînes et chamois
Sur la montée, certains passages sont équipés de chaîne. Non pas qu’il soit très dangereux. Il s’agit simplement d’apporter un peu de sécurité dans ces passages abruptes et vertigineux ou la chute n’est pas permise. Si tu es sujette ou sujet au vertige, mieux vaut prévoir une autre rando.
Dans cette première partie du parcours, derrière chaque vire, tu peux éventuellement apercevoir un chamois. Il y en a foison dans la région et j’en ai vu à chaque fois que j’y suis allé. Bien sûr, en étant discret et silencieux tu as beaucoup plus de chance de les apercevoir.
Maintenant que nous avons pris un peu d’altitude, quelques trous dans cette partie boisée te permettent d’entrevoir la vue plongeante sur la vallée du Rhône. Il y a là quelques bancs qui permettent une pause-panorama bienvenue.
Arrête ou sentier ?
Vers l’altitude 1740 m, la forêt cède sa place à un passage plus délicat, au-dessus du vide, juste en dessous de l’arrête. C’est c’est là que se présente le premier choix : suivre cette arrête ou monter par le sentier, mieux tracé, à flanc de coteaux.
Pour peu que tu ai le pied sûr, je te recommande de monter par l’arrête. Tu peux ensuite faire le choix du sentier à flanc de coteau pour la descente. Ainsi, tu peux découvrir les deux alternatives.
Oui, c’est vrai, la montée par l’arrête est un peu plus abrupte. Elle t’offre cependant un spectacle que tu n’es pas prêt d’oublier, avec une magnifique vue dégagée qui s’étend jusqu’à Martigny au sud-ouest. Côté nord-ouest, tu vois apparaître la Grand-Zour ainsi qu’une profonde vallée qui monte jusqu’au col du Sanetsch. Tu retrouves ainsi d’un côté l’ambiance de la vallée. Et de l’autre, le paysage montagneux des alpes bernoises. Joli contraste !
En gravissant cette arrête, nous passons par une succession de montées raides et d’épaules. Ouf, ces dernières permettent de reprendre notre souffle.
Le chemin de l’arrête croise régulièrement celui du flanc de coteaux. Tu peux ainsi, plusieurs fois sur la montée, décider lequel tu souhaites emprunter, en fonction de ton degré de fatigue, des conditions du terrain et de tes préférences.
Contrastes saisoniers
Au niveau de l’altitude 1926 m, tu arrives sur un grand plateau. Selon la saison, il sera blanc neige, vert herbe ou jaune boutons-d’or.
Tu trouves ici l’endroit idéal pour établir ton camp avancé si tu ne souhaites pas dormir au sommet. C’est là qu’avec mon fils, nous avons passé la nuit en avril.
C’est également sur ce plateau que tu verras apparaître les premiers paravalanches, ces protections efficaces pour protéger les chalets des Mayens de la Dzour, situés en contrebas.
Je garde en souvenir, alors que j’étais tout jeune et ne connaissais pas du tout la région, des images d’une avalanche dévastatrice. Si j’ai oublié les détails, je me souviens avoir été impressionné par les dégâts. Oui, c’est paravalanche sont décidément très utiles !
En passant au dessus de ces constructions métalliques, qui ajoutent une certaines magie au paysage, observe bien : tu peux certainement y apercevoir des chamois. Ils s’y cachent bien souvent, principalement en début et fin de journée.
La cabane du Prabé, idéale pour la pause
Encore quelques efforts avant d’apercevoir le toit de la cabane du Prabé (1983 m).
La cabane est une magnifique bâtisse en pierre. Une sorte de nid d’aigle offrant une vue à 360°. Il s’agit d’un ancien chalet d’alpage transformé en refuge de montagne, sans gardiennage, placé sous la responsabilité des randonneurs qui y séjournent ou y font une pause, à l’abri de la pluie.
Le refuge peut être utilisé librement. Un don reste bienvenue. L’abri dispose d’un confort rudimentaire, avec une dizaine de places pour y dormir, sur la mezzanine de l’étage. S’il y a bien des matelas, il te faut un sac de couchage car aucune couverture à disposition.
Quelques casseroles sont à disposition pour la popote au feu de bois. Pour plus de détails, je te renvoie à l’article qui parle de notre séjour, avec les enfants, à la cabane du Prabé (disponible prochainement).
Si il y a bien un puit de source à 200 m au nord de la cabane, celui-ci peut être à sec durant l’été. Comme il n’y a pas d’autres possibilités de s’approvisionner en eau sur ce sommet, mieux vaut prévoir de l’eau en quantité. Surtout si tu comptes séjourner dans ce refuge qui présente une superbe vue sur la plaine du Rhône, les Alpes bernoises et valaisannes.
Sommet du Prabé : quel panorama !
À partir de la cabane, le sommet du Prabé est à portée de jambe : une dizaine de minutes de marche et 60 m de dénivelé. Une broutille après ce que nous avons déjà parcouru.
Du sommet, la vue est grandiose, s’étendant à l’est sur la forêt de Finges, le Rhône sauvage, Loèche et jusqu’à Rarogne. Au sud-ouest, tu peux apercevoir le coude du Rhône à Martigny. Au nord-ouest, la vue s’étend du côté du col du Sanetsch, la région de Zanfleuron avec son fameux lapis de Zanfleuron. La cabane de Prarochet, quand à elle, est tout juste masquée par la Fava (2612 m), sommet qui bouche notre vue vers cette cabane.
Comme nous l’avons fait avec Eric, tu peux également choisir le sommet comme spot de bivouac, que ce soit sous tente ou à la belle étoile.
Si le sentier continue, en direction du sommet de Pra Roua (2518 m), il est cependant fermé, à un certain moment, par un portail. Je te déconseille d’aller plus loin : le sentier devient alors très escarpé avant de prendre fin. Dès lors, crêtes et flancs de montagne appartiennent exclusivement aux chamois, bouquetins et autres mammifères agiles.
À l’instar du plateau traversé en aval, la prairie sommital change d’aspect au gré des saisons. À chaque passage il s’agit d’une nouvelle découverte de cette montagne grandiose et accessible.
Aucun doute, que ce soit pour une balade familiale du dimanche ou une nuit panoramique, le Prabé est une destination privilégiée !
Informations pratiques
Région
Suisse > Valais > Sion > Savièse > Mayens-de-la-Zour
Accès en transport public et voiture
En transport public : bus 342, puis 343 au départ de Sion, gare, en direction de Savièse, St-Germain garage, puis Savièse, Mayens-de-la-Zour. Descendre à l’arrêt Savièse, Mayens-de-la-Zour. Voir les horaires sur le site des CFF. Compter une dizaine de minute en plus pour rejoindre l’itinéraire suggéré.
En voiture : parking au-dessus des Mayens-de-la-Zour. Accès au point de départ de la randonnée.
Infos et carte de l’itinéraire suivi
Durée : | 3h05 | Point haut : | 2042 m |
Distance : | 7.5 km | Point bas : | 1379 m |
Dénivelé + : | 663 m | Difficulté : | T2 – randonnée en montagne |
Dénivelé – : | 663 m | Boucle : | Non |
Où dormir, manger, se désaltérer… ?
- Cabane du Prabé, sans gardiennage, placé sous la responsabilité des randonneurs (1983 m)
- Café-restaurant des Chasseurs au Mayens-de-la-Zour
Conseils et recommandations
Cet itinéraire présente certains passages vertigineux. À éviter si tu souffres de vertige !
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