L’accès aux cabanes de montagne est parfois long et délicat pour les courtes jambes de nos enfants. En voici une qui te permettra de les initier aux délices de la montagne sans les dégoûter.
Le simple fait d’emprunter la route qui mène au col du Sanetsch, le lieu de départ de la rando, est déjà une aventure en soi. C’est avant tout une aventure à vivre, je n’en dirais donc pas plus ici…
Départ depuis le col du Sanetsch
Bon maintenant que la plaine est un lointain souvenir, mettons notre focus sur la rando du jour.
Le départ se fait donc depuis le col du Sanetsch (2253 m). L’endroit est accessible aussi bien avec les transports publiques qu’en voiture (jette un oeil en fin d’article pour les infos pratiques). Si tu as choisi cette dernière option, tu trouveras au col un grand parking pour t’accueillir. Heureusement, car, les beaux jours d’été, il peu y avoir foule dans ce lieu magique.
Dans la première partie du parcours, tu vas te retrouver dans les prairies verdoyantes. Selon l’heure, la fréquentation et ta discrétion, tu pourras peut-être observer quelques marmottes. À défaut de les voir, tu devrais certainement les entendre. Leur sifflement strident est facilement reconnaissable et s’entend de loin.
La première partie herbeuse passée, le terrain devient plus rocailleux. C’est précisément cette alternance de terrain que j’apprécie beaucoup dans cette balade. Une ambiance très différente à chaque étape. Ce qui subsiste cependant, c’est ce sentiment d’être vraiment en montagne. Une montagne abordable pour tous, du plus petit au plus grand.
Un moment d’aventure vers Prarochet
Bon, il est maintenant temps de franchir le torrent pour passer sur l’autre rive.
Oui, oui, c’est bien là que le chemin se poursuit. Il n’y a aucun pont, je sais. Et c’est bien là tout le jeu : sauter de cailloux en cailloux pour traverser.
Selon la saison et le débit du torrent, ça va te demander de chercher un peu pour trouver le meilleur endroit de passage. Et de jouer d’adresse et d’équilibre pour passer sans te mouiller les pieds ! Une ambiance d’aventure qui plaît particulièrement bien aux enfants. Et à ceux qui savent le rester ;-)
Une fois le torrent traversé, l’aventure continue avec un peu de montée.
La marche se transforme parfois en petite séance d’escalade. Un régal. Bien sûr l’itinéraire reste parfaitement accessible, même pour les moins téméraires. Peut-être que tu auras également l’occasion de faire quelques pas dans la neige, si tu y viens assez tôt à la belle saison.
C’est ensuite l’arrivée sur le haut du lapiaz. Le paysage s’ouvre. Le temps est dégagé. La vue sur les montagnes d’en face est indescriptible. Tu peux y voir toute une série de 4’000, y compris le Mont-Blanc. Le paysage est lunaire. Tu peux sentir en toi toute l’émotion qui se dégage de ce lieu magique.
Une ambiance de haute montagne
Avec le glacier de Tsanfleuron en fond de décor, tu te retrouves, avec un minimum d’effort, dans une ambiance de haute montagne. C’est cette atmosphère que j’apprécie dans cette balade. La plaine reste bien cachée. Autour de toi, tout respire l’altitude. L’air y est frais. L’air y est pur. As-tu vraiment envie de retourner dans la vallée ? Pas d’inquiétude, ce n’est pas au programme !
Ici la roche s’étale à perte de vue. Où donc se situe la cabane de Prarochet ? Invisible pour l’instant, elle ne peut pas servir de point de repère.
Heureusement il y a d’autres repères pour t’indiquer la voie suivre. Ici un repère rouge et blanc peint sur les rochers. Là un mât dressé au milieu de ce paysage lunaire. Et ici encore, un cairn, ces entassements de pierre qui montrent le chemin.
Si marcher dans cet environnement est un régal, je trouve que c’est pieds nus que tu pourras le mieux l’apprécier. Je t’assure, essaye !
Tu sens la chaleur de la pierre brûlante sous le soleil radieux ? Tu sens toutes ces petites aspérités invisibles à l’oeil nu qui viennent masser délicatement tes tendres petons ? Et à d’autres endroits cette pierre si lisse et douce, polie par des années de glaciation ?
Eh bien voilà, tu viens de goûter au bonheur !
Et ça continue avec l’apparition d’un lac aux eaux cristallines, emprisonnées dans ce site de roches. Cet écrin bleuté ou vient se refléter un nuage apporte une magnifique touche de lumière à cet environnement grisâtre.
Arrivée à la cabane de Prarochet
En continuant ton chemin sur ce désert minéral, tu aperçois bientôt la cabane de Prarochet (2562 m).
Bien cachée, elle apparaît petit à petit, comme pour se faire désirer. D’abord la toiture, depuis loin, comme pour te donner la direction.
Lorsque tu aperçois sa façade, il te reste uniquement quelques pas pour l’atteindre. De pierres vêtue, elle s’harmonise parfaitement avec cet univers.
Après une pause bien méritée, tu peux admirer, tout proche de la cabane, de grands puits dans la roche. Ce sont les dolines. Attention où tu mets les pieds, car, pour certaines, tu ne peux pas en distinguer le fond.
Pour t’amuser, tu peux en mesurer la profondeur en y laissant tomber une pierre. Mon fils a adoré ce jeu ! Oui, oui, moi aussi :-D
Si tu souhaites passer la nuit à la cabane, je te conseille de réserver avant pour t’assurer d’avoir une place. L’endroit est très fréquenté en été. En étant sur les lieux le soir et le matin, tu auras plus de chance d’apercevoir le gypaète qui semble régulièrement survoler les lieux.
Autre avantage de dormir à la cabane : tu peux ainsi faire le parcours sur 2 jours. C’est bien plus confortable pour les petits marcheurs. Avec, en plus, la joie et le bonheur d’un moment unique passé dans une cabane de montagne. Une expérience à vivre !
Une autre variante consiste à rejoindre la cabane de Prarochet depuis Derborence, en passant par le « Poteu des Etales ». Attention, il s’agit cependant d’un couloir équipé de mains courantes. Déconseillé donc si tu es sujet•te au vertige. La cabane de Prarochet devient ainsi une étape intéressante entre Derborence et le col du Sanetsch.
Bon, revenons-en à notre circuit. Pour le retour, tu peux emprunter le même itinéraire. Ou alors emprunter une variante qui te permettra de faire une boucle. J’ai trouvé le chemin du retour un peu moins intéressant, car composé principalement d’une route caillouteuse non carrossable. Cette variante présente cependant l’avantage de voir un autre paysage qui reste magnifique.
Informations pratiques
Infos sur l’itinéraire
Il s’agit d’une randonnée de montagne, facile, idéale à parcourir en famille, avec des enfants.
- Le point de départ de la randonnée au col du Sanetsch sur Google Maps
- Pour un accès en transport public (bus postal) : départ de Sion, descendre à l’arrêt « Col-du-Sanetsch », juste à la hauteur du parking. Voir les horaires sur le site des CFF.
- Le parcours en boucle que nous avons réalisés ensemble dans cet article, sur SuisseMobile
Où dormir, manger dans la région du Sanetsch ?
- La cabane de Prarochet (2562 m)
- La cabane sur l’office du tourisme de Savièse
- Hôtel Restaurant du Sanetsch (2046 m), juste avant d’arriver au col
- L’auberge du Sanetsch (2050 m), à côté du lac, côté voûte du barrage
Quelques expériences à faire au Sanetsch
- Marcher pieds nus sur le lapiaz.
- Evaluer la profondeur d’une doline avec une lampe de poche ou en y laissant tomber une pierre.
- Construire un cairn, un amas de pierre qui sert à se repérer.
- Tremper les pieds dans un des petits lacs (sans entrer dans l’eau car le fond peut s’avérer dangereux).