Bon, en cette fin de journée, j’ai un rendez-vous professionnel à mi-coteau, au-dessus de Sion. C’est vraiment la bonne occasion pour aller faire un tour en montagne en soirée. Quelle balade je vais bien pouvoir faire ?
Ce qui est sûr : c’est une belle occasion pour découvrir une nouvelle région. Je me plonge donc dans la carte, sur les itinéraires au-dessus des Mayens-de-Sion. Où est-ce que je pourrais aller ? Un itinéraire à découvrir, un endroit tout neuf…
Une idée de départ ?
Bon, première étape : trouver un lieu de départ. Thyon 2000 me paraît très bien. Je n’y suis encore jamais allé. Oui, je sais, honte à moi, c’est une station de ski bien connu et j’habite tout proche !
Ok, c’est décidé, je vais trouver une balade dans cette région. Je trace quelques points sur la carte et hop, me voilà avec une randonnée. Et en plus une randonnée en boucle ! C’est vraiment top !
Un petit coup d’œil sur la météo : quelques bancs de brouillard sur les sommets en fin de journée. Demain s’annonce radieux. Avec un nuit un peu fraîche. C’est bien plus qu’il n’en faut pour que ma motivation soit à son comble. Tout le matériel est dans la voiture, je suis fin prêt. J’attends donc impatiemment mon rendez-vous, puis, surtout, la fin de celui-ci.
Vers 17h30, je rejoins donc, en voiture, la station de Thyon 2000. Comme les parkings les plus proches de mon point de départ sont payants, je ne parque un peu en contre bas. Il est grand temps de troquer ma tenue de travailleur contre celle de randonneurs. Et voilà, c’est parti à grandes enjambées sur les sentiers !
Début de balade mitigé
Bon, oui, c’est vrai, j’apprécie pas trop cette ambiance de début de balade. De grands édifices fantomatiques qui donnent une allure de ville déserte à la montagne. Des remontées mécaniques qui se croisent dans tous les sens. Des pistes de ski raides qui remplacent les petits sentiers à flanc de coteau…
Courage, un peu plus haut ça ira mieux !
Et c’est vrai que ça va rapidement mieux :-)
L’avantage des pistes de ski, quand tu les emprunte à pied, à la montée, c’est que tu prends rapidement de l’altitude. En moins d’une demi-heure, tu peux donc te retrouver au sommet d’une crête avec une vue imprenable sur la vallée du Rhône. Juste un petit exemple comme ça, pris au hasard.
Une ambiance de brouillard
Sur la crête, l’ambiance est fantomatique, avec des bancs de brouillard qui se font et se défont. Une vraie pièce de théâtre je te dis. C’est impressionnant comme, en l’espace de 10 minutes, tu peux passer du tout visible au je ne vois plus que mes chaussures !
Bon ok, j’exagère peut-être un petit peu… Mais pas tant que ça !
Ça me rappelle à quelle vitesse il est possible d’être complètement désorienté en montagne et de te perdre. Tiens, il y a deux jours, j’ai lu un article sur le sujet : plusieurs alpinistes ont dû passer une nuit dehors, à quelques mètres de la cabane de montagne qu’ils cherchaient ! Maintenant que je suis pris dans une telle purée de pois, je comprends bien mieux ce type de situation.
Tiens, d’ailleurs ça me rappelle une anecdote personnelle avec le brouillard… Bon, là je m’égare (en plein brouillard ?), je te la raconterai une autre fois. Revenons à nos moutons, ici, sur la crête, en pleine désorientation. Oui, c’est vrai, j’exagère, ça reste une crête, donc relativement facile de garder le cap, avec un sentier bien marqué.
D’autant que le brouillard n’est pas persistant : il va, il vient… ça fait du bien. Pour tout te dire, j’adore cette ambiance !
Et voilà, après un petit périple de haut et de bas, en passant par le Mont Carré (2468 m), c’est déjà le sommet du Mont Rouge (2490 m). La carte m’indique que le sentier sur l’arrête continue. Oui, c’est ce que je constate aussi sur le terrain, plutôt rassurant :-D
Ça me donne envie de pousser plus loin, vers le Mont Loéré (2578 m), sur les crêtes d’Essertse et jusqu’au Crepon Blanc (2713 m). Bon, je note ça pour une autre fois. Tu vas t’en souvenir qu’il y a là encore quelques sentiers à explorer ?
Qui dit situation délirante ?
Bon, revenons à notre Mont Rouge. En arrivant vers le sommet, je suis tout surpris de trouver là, un homme tout seul en train de tenir une grande conversation téléphonique, oreillettes sans fil dans les oreilles.
Eh, te moques pas, je sais bien que c’est de notre époque, mais sur le moment, ça m’a vraiment fait tout drôle. Comme une apparition un peu irréelle. Déjà qu’à cette heure-là, à cette altitude, j’ai l’habitude de croiser personne. Mais en plus, quelqu’un pendu au téléphone, c’est vraiment du délire ! Ouais, dis comme ça, maintenant que je suis revenu en plaine, ça paraît bizarre. Si tu fais un effort et que tu te mets dans le contexte… enfin bref, ça m’a fait drôle, voilà tout !
Juste en dessous du sommet, un beau paysage avec des petits lacs de montagne. Ah mais tu as raison, ce sont des gouilles : la Gouille du Drouc, la Gouille Rion et la Gouille Long. Plus quelques autres qui n’ont pas de nom et dont tout le monde s’en fout !
Une nuit en Islande
Quoi qu’il en soit, ça me paraît l’endroit idéal pour passer la nuit. Ça me fait penser à l’Islande. Enfin… ce que j’en imagine car je n’y suis jamais allé :-D
Le lendemain, aux premières heures du jour, l’ambiance est grandiose. L’horizon est de feu. La plaine noyée sous immense mer de brouillard. Je suis tout juste en dessus, en observateur privilégié. Au loin, le lac des Dix semble avoir changé de côté du barrage.
Le sol est légèrement gelé. Ma tente détrempé. Pas une goutte de pluie durant la nuit, juste la rosée et la condensation. Si tu as l’habitude de bivouaquer, tu connais sans doute bien ça !
Un matin au bord de la mer… de brouillard
Un peu plus loin sur le sentier, un panneau m’indique que l’endroit est préservé, une sorte de réserve. Il fait encore nuit, je n’en vois pas beaucoup plus. Et pas question d’allumer ma lampe et de risquer de gâcher le spectacle de l’apparition du jour !
Bon, il est temps de rejoindre la plaine. Un peu à contrecœur, j’avoue. Sur mon promontoire, je surplombe encore les nuages. Ça ne pas durer. Un peu plus bas, je vois le sentier qui s’enfonce vers l’inconnu, parmi les brumes mouvantes. Tiens, ça me rappelle la vie… un grand saut dans l’inconnu. N’est-ce pas ce qui en fait une expérience si palpitante ?
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