Ça y est, je l’ai reçu mon nouveau réchaud multi fuel MSR. C’est bien sûr l’occasion de faire un premier test, sur le terrain. Je me réjouis surtout de le tester en mode « essence ». Prêt pour la découverte ? C’est parti…
Ce qui m’a motivé dans l’acquisition de ce réchaud, c’est sa modularité : il est utilisable aussi bien avec du gaz que de l’essence. Oui, c’est vrai, il y a aussi le kérozène, le pétrole, le diesel et j’en passe. Personnellement, je pense plutôt l’utiliser avec essence et gaz.
Ma seconde motivation est la question économique : comme j’utilise régulièrement mon réchaud, l’essence me semble revenir moins cher sur le long terme que les cartouches de gaz.
À voir dans la pratique si ce que je pense s’avère exact. À voir surtout si ce réchaud correspond effectivement à mes besoins… et aux tiens !
Test du MSR Whisperlite Universal en nature
Je décide donc de faire un premier test. Et plutôt que de faire un déballage standard sur la table de la cuisine, je décide de faire un test en nature. Quoi de mieux pour évaluer les aspects pratiques ?
Je jette donc quelques affaires dans mon sac à dos, quelques tomates, la moitié d’un sachet de pâtes et, bien sûr, le réchaud, ses accessoires et… le mode d’emploi. Sans oublier de remplir la bouteille de carburant. Pour ce premier essai, ce sera avec de l’essence. Quand je te dis que c’est un premier test, c’est vraiment le 1er test :-D
Bon, le but de cette balade, c’est d’abord la popote, je vais donc rester proche de chez moi. L’idée est juste de prendre un petit peu d’altitude pour tester tout ça dans le cadre d’un petit bivouac sur les hauteurs. Allez, c’est parti !
Au départ de la maison, j’ai déjà ma petite idée derrière la tête : un endroit sympa, bien visible depuis chez moi, avec, en prime, une jolie cascade sur le chemin.
Quelques enjambées plus tard, j’ai trouvé un spot qui me plaît pour passer la soirée et la nuit. Il est déjà un peu tard, je me mets donc à l’ouvrage. C’est que j’ai un mode d’emploi à lire et des pâtes à la sauce tomate à préparer moi !
Les étapes pour utiliser le réchaud Whisperlite
1ère étape : passer le réchaud en configuration essence
Le réchaud est en effet livré avec la configuration gaz. Pour passer à la configuration essence, il te suffit de changer le gicleur de carburant. C’est le petit embout qui se trouve à l’extrémité du conduit de carburant, en dessous de la tête du brûleur.
Sois tranquille, tout est très bien expliqué dans le mode d’emploi… que je suis d’ailleurs pas à pas. Tu peux y découvrir qu’il y a un gicleur pour chaque type de carburant. L’indication de correspondance figure directement sur le gicleur.
Tu disposes également de tous les outils pour effectuer la manipulation de remplacement. Bon, là j’ai emporté tous les outils avec moi pour l’expérience. Dans la pratique de tous les jours, tu prévois simplement avant la course avec quel carburant tu souhaites utiliser ton réchaud. Et tu l’équipes en conséquence. Tu peux donc laisser les accessoires chez toi.
Donc, la manœuvre de conversion s’effectue facilement. Il te suffit de suivre les étapes. Le remplacement est bien pensé. Il y a l’expérience MSR là derrière et ça se voit.
2e étape : raccorder la bouteille de carburant
Donc, pour cette seconde étape, je commence par placer la pompe dans la bouteille de carburant. Ça passe juste, il faut donc trouver le bon angle d’approche. J’imagine qu’avec un peu d’habitude, ça doit passer facilement.
Ensuite, c’est l’étape du pompage. Il s’agit de mettre l’essence sous pression pour qu’elle parvienne jusqu’au gicleur quand tu vas ouvrir le robinet. 20 à 30 coups de pompe tout de même avec la bouteille pleine (ligne de remplissage). Un peu plus si le niveau est plus bas.
Tu peux ensuite raccorder la pompe au tuyau d’alimentation. Le conduit se verrouille avec un crochet. Là aussi, juste partir avec le crochet du bon côté et tout se passe bien. Si tu es faux, tu le verra tout de suite ;-)
3e étape : l’allumage du Whisperlite
Ouais, c’est l’étape que je crains un petit peu. Pour tout t’avouer, je me méfie quelque peu de ce type d’installation. Surtout la première fois.
Je reprends donc mon mode d’emploi et je relis le passage sur l’allumage. Je vais pas te faire toute l’explication, je t’engage à faire pareil que moi.
Bon, en lisant et en suivant les étapes, j’arrive à l’allumer, je suis très content :-D
La flamme du début, l’étape de préchauffage du tuyau d’amenée d’essence pour permettre la vaporisation, est impressionnante. Une grande flamme orangée dont la combustion produit pas mal de suie.
Évite absolument d’allumer ton réchaud trop proche de ta tente !
4e étape : réglage du réchaud et cuisson
Ok, je manque d’expérience et ça se voit. Je mets un peu trop de temps avant de rouvrir le robinet après la phase de préchauffage et le réchaud s’éteins. Je le rallume et j’obtiens une jolie flamme bleutée, comme avec du gaz. Formidable.
Je galère encore un peu pour trouver la bonne position pour le réglage minimal. C’est quand même bien pratique de pouvoir disposer d’une toute petite puissance, par exemple pour cuire ou réchauffer des légumes, comme ici. Si la puissance est trop forte, tu risques de tout faire cramer. C’est évidemment une question qui ne se pose pas lorsque tu chauffes uniquement de l’eau, par exemple pour les mets lyophilisés. Bon, sûrement une question d’expérience, ça ira certainement mieux à la deuxième utilisation.
Ok, la sauce est prête ! Je la met de côté pour passer à la deuxième étape popote : la cuisson des pâtes.
Là, pour amener l’eau à ébullition, c’est pleine puissance. Du coup ça va vite et, pour ce genre d’usage, le réchaud est parfait. Bon, c’est vrai qu’avec les pâtes, je n’ai pas choisi le met idéal pour le bivouac : ça prend beaucoup de temps à cuire et donc tu utilises beaucoup de carburant. J’ai encore jamais essayé de laisser tremper les pâtes dans l’eau avant pour voir si ça permet de raccourcir le temps de cuisson. Peut-être une idée à tester ? Si tu as de l’expérience dans ce domaine, pense à partager en commentaire.
Bon, quelques minutes plus tard, les pâtes sont cuites. Je rajoute la sauce tomate, je mélange, je réchauffe tout ça et ça y est, mon repas du soir est prêt ! Je passe à l’étape dégustation, trop top !
Préparer un bon repas et manger dehors, dans une ambiance de montagne avec coucher de soleil, quoi de mieux ?
Dernière étape : démontage et rangement
Pour le rangement, c’est facile : tu démontes le tout, tu ressors la pompe de la bouteille d’essence et tu la remplace par le bouchon… ou pas.
En faisant la manip, et avec la pression dans la bouteille, je me retrouve avec de l’essence plein les doigts. Plutôt désagréable !
Tiens la bouteille à hauteur de ceinture pour éviter de recevoir de l’essence dans les yeux quand tu dévisses !
Je m’aperçois qu’il reste également un peu d’essence dans le tuyau d’alimentation. J’avoue que cette idée me déplaît. Comment faire pour que cette essence ne coule pas sur le sol ? La récupérer dans un mouchoir ? Et je fais quoi avec le mouchoir imbibé d’essence ? Et il y a toujours cette odeur. Si je viens respirer l’air pur des montagnes, c’est pas pour y retrouver des vapeurs d’essence ! Donc pas très concluant de ce côté-là. Peut-être quelques solutions à trouver, à voir…
J’hésite également à ranger le brûleur dans la casserole. J’aimerais éviter que le peu d’essence qui pourrait stagner encore dans le tuyau d’alimentation ne coule dans ma casserole. Peu appétissant pour le repas suivant !
Bon, si tu as de l’expérience ou des astuces pour améliorer cette cohabitation avec l’essence, je suis preneur !
Une fois rangé, le système prend quand même beaucoup de place.
D’un côté le brûleur avec le conduit d’alimentation. Il passe tout juste dans ma grande casserole Décathlon. Bon, c’est vrai que la grande contenance de cette casserole permet typiquement de faire des pâtes ou des légumes dans une belle proportion, ce qui est toujours agréable en montagne.
De l’autre côté, la bouteille avec l’essence à l’intérieur. Au début j’avais un peu crainte que cette bouteille coule dans mon sac à dos. À l’utilisation, tout est ok, la bouteille est parfaitement étanche.
Bon ça fait quand même beaucoup de volume et du poids si c’est pour une popote une personne. À plusieurs ça devient tout à fait discutable.
En conclusion…
Cette première expérience est un peu mitigée.
D’un côté, je me rends compte que j’ai besoin d’expérimenter encore un petit peu pour être à l’aise avec les réglages, notamment lors de la phase de préchauffage. Ça c’est ok, ça viendra avec la pratique.
Ensuite il y a l’inconvénient de l’essence. La pollution avec l’essence qui coule par terre ou, pire, dans ma casserole. Et l’odeur avec l’essence sur les mains. Bon, peut-être des solutions à trouver là aussi. Je pense notamment à utiliser un mouchoir, par exemple, pour dépressuriser la bouteille avant de la ranger dans le sac à dos. À tester lors de la prochaine utilisation.
À part ça le système fonctionne très bien et j’en suis très content. À voir l’utilisation que je vais en faire dans mes prochaines balades. J’ai notamment très envie de tester la configuration avec la cartouche de gaz.
Mon appréciation à ce stade du test du réchaud MSR Whisperlite Universal en mode essence :
Mes appréciations positives
- système robuste et bien pensé ;
- utilisation multi fuel ;
- facilité d’approvisionnement et faible coût (à vérifier) pour l’essence.
Mes appréciation négatives ou points à améliorer/solutionner
- prix d’achat élevé ;
- difficile d’obtenir une faible puissance de flamme
- encombrement important pour une personne ;
- résidus et odeurs d’essence.
Je me réjouis de faire d’autres expériences avec ce réchaud. Si ça t’intéresse que j’en parle, fais-le moi savoir en commentaire…
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