Cette année j’avais envie de voir les feux d’artifices du 1er août depuis les hauteurs. Et si j’allais au Grammont voir les feux du Bouveret sur le lac Léman ?
Bon c’est vrai que c’est une décision de dernière minute qui n’était pas spécialement prévue au programme. En même temps, des programmes j’en fais pas trop, tu a tout à fait raison. Je vois que tu commences à bien me connaître :-D
Bon, donc préparation de l’équipement le 30 juillet au soir.
Départ en fin de journée
Et départ le lendemain, le 31, après le travail. J’aime bien ce genre d’escapade après une journée de travail. J’ai souvent l’impression que ça rajoute une journée à ma journée. Une journée de plaisir, bien sûr !
Bon, c’est parti pour 1h de route jusqu’au parking du Flon. Il se situe juste après le petit village de Miex, atteignable depuis Vouvry.
Ce que j’aime beaucoup avec les départs de fin de journée, c’est que les parkings se vident. Et là, pas manqué, je trouve la place la plus proche du chemin de départ. Pour un parking aussi fréquenté en journée, c’est pas courant ! Bon, après tu vas me dire que sur plusieurs heures de marche, c’est pas 2 minutes de plus qui va changer grand chose. Et tu as bien raison !
Taney comme première étape
Bon, ça y est, départ pour la montée d’échauffement jusqu’à Taney et son fameux lac du même nom. C’est le sentier des bonjour – bonjour – bonjour. Eh oui, au moins un bonjour par minute de parcours. Je croise toute sorte de gens sur le chemin du retour. Je les comprends, l’endroit est magnifique.
En traversant le hameau de Taney, j’aperçois 2 gros tas de bois. Leurs jours sont comptés, demain c’est la fête nationale. Allumez le feu ! Allumeeeez le feeeee-eeeu ! Ah ah, ça me donne de l’entrain !
À la fontaine du village, je rencontre un cycliste qui rempli son bidon. En quelques mots j’apprends qu’il va aussi au sommet du Grammont. Bon, il est pas vraiment équipé pour rester jusqu’au moment des feux. À ce moment-là je me dis tout de même que je risque bien d’avoir de la compagnie là haut ce soir. Et peut-être bien demain matin aussi !
Bon, pour une fois que je ne suis pas seul perdu dans les alpages, ça me va aussi. Enfin… à voir !
Du monde au sommet ?
Mes doutes se renforcent dans la montée jusqu’au col des Crosses. Je dépasse quelques randonneurs qui, eux, semblent mieux équipés pour passer la nuit. Bon, au moins je serai au sommet avant eux.
Entre deux échanges avec une jeune fille qui va également faire un aller-retour dans la soirée , j’aperçois un premier quadrupède. Et puis toute une famille. Ils sont vraiment nombreux et je les trouve pas du tout farouche. Etrange pour des chamois. Et si c’en était pas ?
Plus bas, sur les flans herbeux de la montagne, quelques vaches broutent tranquillement. Celles-là au moins, je suis sûr de les reconnaître.
Au col des Crosses, l’ambiance est très sympathique. J’y croise de nouveaux groupes de bipèdes et de quadrupèdes. Avec, en prime, une belle vue sur la plaine, panorama que je vais quitter pour quelques instants.
Après quelques mètres de quasi plat, me voilà arrivé sur l’arête du Grammont, celle qui va m’emmener jusqu’au sommet. Encore une centaine de mètres pour y arriver. Mais ça importe peu tellement le spectacle est grandiose. Imagine-toi en train de marcher sur une arête avec une vue plongeante sur le lac Léman. Bienvenue sur la dernière montée avant le sommet.
Bon, tout en haut, il y a déjà quelques personnes et il en arrive encore. C’est le rassemblement de foule ! Bon ok, juste 8 personnes. Mais quand même, j’ai pas trop l’habitude de côtoyer autant de monde sur les sommets !
De l’air frais et… une fondue !
Il y a du vent, l’air est frais, je fais vite d’enfiler de bons habits chauds. Et dire qu’en plaine il fait plus de 30°C.
Un bon petit repas chaud me remet d’aplomb. Je suis paré pour une belle soirée.
Parmi mes compagnons de bivouac, il y a 4 jeunes qui ont amené tout le nécessaire pour manger une fondue. Whaouuu, une fondue la veille de la fête nationale au sommet du Grammont, ça c’est vraiment la classe ! Ma potée de lentilles fait beaucoup moins festif :-D
Rencontre de famille
Pour fuir la foule du sommet, je m’aventure en contre-bas du point culminant. J’aperçois un premier bouquetin qui m’observe. Je le trouve curieux. Il semble parfois vouloir s’approcher. Je lui tend le bout de pomme que je suis en train de manger. Trop méfiant tout de même pour venir le manger au creux de ma main.
Petit à petit, je découvre le reste de la famille. Avant que la nuit tombe, j’en dénombre plus d’une dizaine. Ils s’amusent, courent et sautent en tous sens. C’est magnifique de les voir s’amuser ainsi dans ce décor de carte postale.
Durant la soirée, il y a encore du monde qui arrive, même après la tombée de la nuit. Certains ne vont cependant pas rester dormir. Il faut dire qu’avec le vent qui souffle au sommet, ceux qui ne sont pas bien équipés ont vite fait de renoncer et de redescendre. D’autant que les endroits que je considère comme agréable pour bivouaquer sont restreint et déjà bien occupé. Il reste bien de l’espace dans les herbes hautes, mais avec la rosée matinale, ça me donne pas du tout l’envie d’essayer.
Le ciel est parcouru de nuages, plutôt au loin. Parfois, la couverture nuageuse fait disparaître le lac. Le soleil, au loin, va se coucher derrière les crêtes du Jura, dans de magnifiques couleurs.
Avant la tombée de la nuit, je décide de m’installer sur le plus haut point herbeux. À l’abri du vent, dans la tente, la température est agréable. Je sens que je vais bien dormir. Enfin si mes colocataires (un peu plus d’une dizaine tout de même) ne vont pas lancer des fusées toute la nuit !
Bon, pour voir les feux d’artifices du Bouveret, c’est pas vraiment le meilleur point de vue. Sans doute qu’en redescendant un peu la crête, la vue aurait été meilleure (certains l’ont fait). Mais bon, pour ma part les spectacles naturels des bouquetins, les jeux de lumière du soleil dans ce décor de rêve m’ont amplement suffit. Je décide d’aller m’allonger. Bonne nuit !
Représentation matinale
Le lendemain au réveil, le spectacle est encore plus grandiose. Le ciel est dégagé et la vue encore plus impressionnante que la veille. Ce matin tous les sommets semblent en feu. Je me régale. Et tous mes coloc avec moi. Nous sommes encore dix ce matin, à avoir passé la nuit sur la cime. La récompense est au rendez-vous, nous en prenons plein les mirettes !
Avant de prendre le chemin du retour, j’échange quelques mots avec un photographe. Nous avons quelques points communs dont celui d’aimer nous retrouver seul sur les sommets. Lui aime particulièrement prendre en photo ces levés de soleil.
Il m’avoue aimer partir le soir, dormir en chemin afin d’atteindre, dès les premières lueurs de l’aube, un endroit qui lui permettra d’immortaliser ces apparitions uniques de notre étoile.
Je partage ensuite une partie de la descente avec un couple qui a également passé la nuit au point culminant. Nous parlons des quelques fossiles qu’ils sont trouvé au bas de l’arrête. Nous nous y arrêtons durant la descente. Le lieu est effectivement peuplé d’empreintes de ces êtres vivants d’une ère passée.
Oui, c’est vrai, j’aime la solitude. J’adore également ces moments de rencontres éphémères sur les sentiers. Tiens, et si j’envisageais de partager une prochaine rando ?
Whaooouuu, riche idée ! À bientôt…
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