Eh voilà, c’est reparti pour une nouvelle balade en soirée. Le genre de balade idéale pour assister au coucher du soleil. Je t’emmène avec moi à la Pierre Avoi, en-dessus de Saxon.
Pour cette aventure, je parque la voiture un peu en-dessous du col du Lin (ou du Lein, c’est selon). à la fin de la route goudronnée.
Tu peux facilement partir depuis le col, ce qui va t’éviter une première montée. Bon, c’est vrai que ce petit sentier dans la forêt est très sympa. C’est comme un premier aperçu du bon air qui règne à cette altitude.
Comme il est près de 19h, je ne perd pas de temps pour me mettre en chemin. Tu le sais sûrement : un bon moyen pour partir rapidement est de bien garder ton corps au chaud. Donc dès que je sors de la voiture, j’enfile ma doudoune, le temps de mettre mon pantalon, d’enfiler mes chaussures et de préparer le contenu de mon sac à dos. Ok, la température est d’environ 15°C, c’est pas le pôle nord non plus…
Pour le sac à dos, je choisis la version super light : habits chauds, un petit casse-croûte et de l’eau. Ça va être une rando-éclair. Ça me fait drôle, je n’ai pas l’habitude d’un sac aussi léger.
Donc je démarre. Encore avec la doudoune sur le dos. Je l’enlève seulement quelques mètres plus haut, lorsque je commence à avoir vraiment chaud. Cette technique me permet de démarrer à un bon rythme.
Plus loin sur le sentier, lorsque je rejoins la route carrossable, un premier panneau annonce 2h jusqu’au sommet de la Pierre Avoi. Amusant, c’est à peu près le temps que j’avais estimé !
Je trouve que c’est d’ailleurs un excellent exercice : estimer ton temps de montée. Je veux dire, le faire comme ça, sans carte, juste en voyant ton point de départ et ton point d’arrivée. Je te recommande vraiment de faire ce petit exercice de temps en temps. Fais-le comme ça, à la louche, juste pour t’amuser, sans carte ou quoi que ce soit d’autre.
Je trouve que c’est une bonne habitude à prendre, habitude qui peut te servir à l’occasion. Et, bien plus que ça, je trouve que c’est une habitude qui te permet de t’immerger dans la nature. Peut-être l’occasion de te lancer un petit défi également…
Bon ce genre d’estimation ne remplace en aucun cas un petit calcul sur carte, avec une application ou un GPS. C’est juste pour le fun ;-)
Je suis maintenant au-dessus de la limite des sapins. J’aperçois au loin quelques bestiaux à 4 pattes. Difficile de voir ce que c’est, peut-être des moutons vu leur nombre ?
En me rapprochant, je peux maintenant bien les reconnaître : c’est bien des chamois. Je peux te l’affirmer avec confiance, car, depuis ma balade au Grammont, je sais faire la distinction entre chamois et bouquetins. Qui a dit que c’était évident ?
Whaaouuu, quoi qu’il en soit, c’est un sacré troupeau. Je me souviens pas d’en avoir déjà vu un si grand nombre sur une si petite surface. Vraiment impressionnant !
Je fais de mon mieux pour éviter de les déranger. Etonnement, je les trouve assez peu farouche. Bon, c’est sûr, ils ne restent pas là plantés sur le passage. Mais quand même… ça doit être ma sérénité qui est contagieuse :-D
Enfin bref, je prend quelques instants dans ma course folle pour profiter de ce magnifique spectacle. Finalement, c’est bien plus important, à mes yeux, que d’arriver au sommet. Vivre la montagne. Entre compétition et contemplation. Et là, avec le soleil couchant qui enflamme l’horizon, j’en prend plein les mirettes. Un véritable tableau. Le reflet de la vie en altitude. J’adore ces moments magiques !
Bon, fini les rêveries ! En avant pour la suite ! C’est qu’il me reste du chemin pour atteindre le sommet ! C’est foutu pour le coucher du soleil à admirer depuis la cime. Heureusement la scène de fin de journée dure suffisamment longtemps pour que je puisse en profiter. Allez hop, en avant !
Juste en dessous du sommet, sur le passage équipé d’échelles, je croise une femme sur la descente. Nous échangeons quelques mots. Elle me confirme que le spectacle est grandiose. Egalement qu’il fait froid. C’est ce que je vois à son accoutrement, gants compris. Certainement qu’elle a voulu me mettre en garde en me voyant monter en t-shirt. Pour la montée, c’est parfait, quoi qu’un peu frais au niveau des bras, j’avoue, j’avoue.
Le sommet, enfin ! La vue est… comment dire… sans commentaire.
Eh oui, c’est une image à voir en vrai. Toutes les photos que je peux te montrer ne sont qu’un pale reflet de cette réalité qui te prend aux trippes.
Cette Pierre Avoi est vraiment un endroit spécial, comme une sorte de tour, bien visible de la plaine. Lorsque tu passes sur l’autoroute du Rhône, à la hauteur de Saxon, tu lèves les yeux et là tchaaaccc, tu tombes dessus ! Impossible de la rater tellement elle se distingue.
Et depuis le sommet, c’est cette impression d’être au centre d’un univers qui fait surface. Tout autour des centaines de sommets. Un peu plus bas, la station de Verbier. C’est également un excellent point de départ pour monter jusqu’ici, par exemple si tu es en camping dans la région.
Au sommet, il est près de 21h. Le jour cède doucement sa place à la pénombre. Et pourtant, trois amis partagent l’apéro, là, tranquillement installés sur le sommet, un verre de vin à la main. Ils discutent construction, voiture, politique… Des discussions qui, bien qu’elles viennent troubler la quiétude du lieu, m’enchantent. Une ambiance typiquement valaisanne !
Malgré l’heure tardive et le vent glacial (ok, ok, j’exagère un peu, mais c’est important pour l’atmosphère de l’histoire), les amis semblent vraiment apprécier l’ambiance du sommet. En tout cas ils ne semblent pas du tout pressés de prendre le chemin du retour.
Ok, c’est décidé, je vais quitter le point culminant avant eux. Un bout de chocolat plus tard, me voilà en route sur la descente. Sur la partie sommitale, les marches sont taillées à même le rocher. Terrain un peu glissant. Heureusement très bien sécurisé par des mains courantes de chaque côté. Bon par temps sec c’est ok, j’ose pas imaginer par temps pluvieux…
Une bonne heure de descente m’attend, à la lueur de la lampe frontale.
Je n’ai pas vraiment repéré l’emplacement de la voiture et je me dis que si je loupe le petit sentier qui sillonne dans la forêt, je pourrais bien ne plus jamais la retrouver. Oui, oui, j’aime me faire peur :-D
Un bon moyen pour t’y retrouver, quand tu fais une descente de nuit comme celle-là, c’est de prendre quelques repères à la montée, lorsqu’il fait encore jour. C’est ce que j’ai fait intuitivement et cela m’aide beaucoup : une falaise, un arbre particulier, un champignon au milieu de la route… Ça me permet de me rassurer en me disant que, tant que je vois des repères connus, je n’ai pas manqué le sentier à prendre. La marche de nuit, c’est quand même quelque chose de très particulier. J’aime ça de plus en plus.
Bon, ben me voilà de retour à la voiture. Il ne reste plus qu’à me trouver un petit coin pour la nuit. Après les expériences de ces derniers jours en van, j’ai pas du tout envie de rentrer à la maison ce soir. D’autant que le ciel est maculé d’étoiles…
Laisser un commentaire